Un policier tué dans une attaque au couteau à Bruxelles, la justice antiterroriste saisie
Un policier a succombé à ses blessures après avoir été attaqué au couteau jeudi soir à Bruxelles par un homme qui a été arrêté et le parquet fédéral belge, compétent en matière de terrorisme, a été saisi de l'enquête.
"Nous avons repris le dossier car il y a une suspicion de motif terroriste, ce qui devra bien sûr être confirmé ou infirmé par l'enquête", a déclaré à l'AFP Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.
Un suspect, touché par un tir de riposte d'un autre policier, a été interpellé et hospitalisé. Lors de l'agression, deux policiers ont été pris pour cible et blessés. L'un d'eux n'a pas survécu.
La ministre belge de l'Intérieur Annelies Verlinden a condamné dans un tweet un "drame horrible", "une violence inacceptable".
Le Premier ministre Alexander De Croo a rendu hommage au policier tué et à toute une profession "qui risque sa vie au quotidien pour assurer la sécurité de nos citoyens". "Mon espoir sincère est que son collègue hospitalisé se portera bien", a-t-il ajouté.
Les faits se sont produits vers 19H15 (18H15 GMT) sur la commune bruxelloise de Schaerbeek, dans le quartier de la Gare du Nord.
Pour un motif qui reste à éclaircir, un homme armé d'un couteau s'en est pris à une patrouille de deux policiers, leur portant des coups.
Ces derniers ont alors appelé des renforts et un agent d'une autre patrouille a utilisé son arme de service pour "neutraliser l'agresseur", selon l'agence de presse Belga.
- "Des menaces" -
Un riverain a raconté à plusieurs médias dont l'AFP avoir entendu "cinq-six coups de feu" peu de temps après l'agression.
D'après plusieurs médias, le suspect aurait été blessé par balles au niveau des jambes et de l'abdomen.
Il a été transporté à l'hôpital tout comme les deux policiers blessés. Celui qui n'a pas survécu avait été poignardé au cou.
Selon plusieurs journaux belges, le suspect avait "proféré des menaces contre la police" plus tôt dans la journée dans un commissariat d'une autre commune bruxelloise, sans être inquiété.
Depuis 2016, année des attentats jihadistes de Bruxelles (32 morts le 22 mars), la Belgique a été le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.
La dernière attaque considérée comme "terroriste" s'est produite à Liège (Est) le 29 mai 2018, quand Benjamin Herman, délinquant radicalisé de 31 ans a tué par balles deux policières et un étudiant en criant plusieurs fois "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). Il a ensuite été abattu par les forces de l'ordre.
Le 25 août 2017, un homme de trente ans d'origine somalienne a agressé des soldats au couteau (blessant légèrement d'un d'eux) en criant "Allah Akbar" en plein centre-ville de Bruxelles. Il a également été abattu.
Un an auparavant, le 6 août 2016, un Algérien vivant en Belgique avait attaqué à la machette deux policières devant l'hôtel de police de Charleroi (sud) aux cris de "Allah Akbar", les blessant au visage et au cou avant d'être abattu. Le groupe Etat islamique (EI) avait revendiqué cette attaque le lendemain.
O.Pileggi--PV