Les trottinettes en libre-service seront "immatriculées" à Paris
Les exploitants de trottinettes en libre-service, qui essaient de sauver leur place à Paris, ont annoncé jeudi qu'ils allaient équiper leurs engins d'une plaque d'immatriculation pour faciliter la verbalisation des utilisateurs qui grillent les feux ou roulent à deux.
Fin septembre, la mairie de la capitale a menacé Lime, Dott et Tier de ne pas renouveler leur contrat en février 2023.
Entre les accidents et les usagers circulant à deux ou sur les trottoirs, parsemés de trottinettes mal garées, Paris s'interroge sur le "rapport coût/bénéfices" des trottinettes, ainsi que sur leur "coût environnemental", avait indiqué David Belliard, l'adjoint aux mobilités et à la voirie.
Les trois exploitants ont défendu leur rôle jeudi lors d'une conférence de presse, publiant les onze propositions faites à la municipalité pour renforcer la sécurité des utilisateurs comme des piétons et mieux intégrer les engins dans l'espace public.
Les 15.000 trottinettes parisiennes vont ainsi être équipées d'une plaque d'immatriculation sur le pare-boue arrière, comme à Grenoble ou en Allemagne, et les exploitants se proposent de financer une expérimentation de vidéo-verbalisation.
Selon eux, cette petit plaque pourrait aider la police, qui contrôle de plus en plus les utilisateurs de "mobilités douces", à mieux verbaliser les fous de la trottinette. Ceux-ci seront par ailleurs exclus des applications.
L'interdiction des trottinettes aux mineurs, qui reposait jusqu'ici sur une simple déclaration, est renforcée: Dott, Lime et Tier demandent désormais à leurs clients de scanner leur carte d'identité.
Ils vont aussi augmenter de 20% le nombre de patrouilleurs chargés de repositionner les trottinettes garées.
Les trois exploitants ont mis en exergue les nombreuses améliorations apportées aux trottinettes depuis l'arrivée chaotique de ces engins à Paris en 2019. Elles doivent désormais être garées sur des places dédiées, leur vitesse est limitée à 20 km/h partout dans la ville, et 10 km/h dans 700 zones denses.
Paris, "la ville la plus importante du monde pour la micromobilité", choisirait de revenir en arrière si elle interdisait les trottinettes, a assuré le patron de Lime Wayne Ting, qui avait fait le déplacement depuis la Californie. "Nous faisons partie de la solution" et "nous continuons à nous améliorer chaque jour", a-t-il plaidé.
"Non, les trottinettes ne sont pas plus dangereuses que d'autres moyens de transport", a lancé Henri Moissinac, cofondateur de Dott. Il pointe les "autres véhicules personnels pas encadrés, pas contrôlés, pas bridés", comme les trottinettes électriques personnelles ou les scooters, qui créeraient davantage de chaos.
Selon les chiffres des opérateurs, les utilisateurs de trottinettes sont plutôt jeunes (33 ans en moyenne) et locaux (à 85% résidents du Grand Paris). 400.000 personnes auraient utilisé une trottinette au mois d'octobre, effectuant 1,7 million de trajets.
Le maire du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) a salué jeudi le renforcement de l'interdiction aux mineurs. "Il appartient dorénavant aux autorités de faire réellement respecter le code de la route, en sanctionnant tous les comportements inappropriés", a-t-il souligné dans un communiqué.
A.Tucciarone--PV