Pallade Veneta - Brésil: les adieux à Pelé à Santos, où tout a commencé

Brésil: les adieux à Pelé à Santos, où tout a commencé


Brésil: les adieux à Pelé à Santos, où tout a commencé
Brésil: les adieux à Pelé à Santos, où tout a commencé / Photo: DOUGLAS MAGNO - AFP

Quatre jours après la mort du "Roi" Pelé, le moment est venu des adieux du peuple brésilien, lundi, avec une veillée publique de 24 heures au stade de la ville de Santos, où le triple champion du monde a forgé une grande partie de sa légende.

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Le cercueil du seul joueur de football à avoir remporté trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970) reposera au centre du terrain du Vila Belmiro qui ouvrira ses portes à 10 heures (13H00 GMT), selon le FC Santos, son club de toujours.

Un convoi amenant le corps à Santos est parti à 03h40 (07h40 GMT) lundi de l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo, où Pelé est décédé jeudi, après avoir lutté durant plus d'un an contre un cancer du côlon.

L'entrée du stade sera autorisée "sans interruption" jusqu'au mardi à 10H00 locales puis une procession parcourra les rues de Santos, ville située à 75 kilomètres au sud-est de Sao Paulo, avant l'enterrement, réservé à la famille.

Le cortège passera notamment devant la maison de la mère centenaire de l'ex-footballeur Dona Celeste, qui "ne sait pas" que son fils est mort, selon Maria Lucia do Nascimento, l'une des soeurs du défunt. "Elle est dans son monde", a-t-elle assuré vendredi à la chaîne ESPN.

- Affluence attendue -

La mort du joueur de génie, qui a marqué 1.283 buts en 21 ans de carrière, la plupart avec son club de Santos, a ému au-delà du Brésil et suscité un tsunami de condoléances.

Mais sa mort, des suites d'un cancer du côlon détecté en septembre 2021, n'a pas provoqué pour l'heure de manifestation massive dans le pays: l'affluence à l'hôpital de Sao Paulo où il s'est éteint entouré de sa famille n'a pas été très importante, tout comme au stade Vila Belmiro dans les jours qui ont suivi sa mort.

Les raisons possibles? Les vacances de fin d'année quand de nombreux Brésiliens se rendent dans les stations balnéaires, le temps qui s'est écoulé (presque un demi-siècle) depuis que "O Rei" a pris sa retraite et l'antipathie qu'il suscite chez certains pour son silence sur la dictature militaire (1964-1985) et le racisme.

Luiz Santos, un instituteur de 40 ans, est cependant convaincu que des milliers de personnes diront adieu lundi et mardi à Santos à "la plus grande idole du Brésil", bien que de son vivant il a suscité moins de ferveur populaire que d'autres icônes brésiliennes comme le pilote de F1 Ayrton Senna.

"Je suis sûr que beaucoup de gens vont venir à la veillée funèbre, pas seulement des personnes âgées qui l'ont vu jouer, mais aussi des jeunes", dit pour sa part Silvio Neves Souza, électricien de 54 ans en vacances à Santos.

- "Il savait" -

Des bouquets de fleurs ornaient un buste et une statue de Pelé érigés à l'extérieur du Vila Belmiro, tandis que des bannières à son effigie étaient déployées dans un autre quartier de la ville où se trouve également un monument à sa mémoire. "J'ai enchanté le monde avec le ballon à mes pieds", pouvait-on lire sur l'une d'elles.

Dans le reste du pays, des hommages à sa mémoire étaient également visibles comme sur l'un des murs du siège de la Confédération brésilienne de football (CBF) à Rio de Janeiro, où figure une image géante de l'ancien numéro "10" avec le maillot de la "Seleçao" et le mot "éternel".

Une minute de silence en son hommage a par ailleurs été respectée dimanche lors de l'investiture du président Luiz Inacio Lula da Silva, à Brasilia.

La sécurité a été renforcée à l'aéroport de Congonhas de Sao Paulo, en prévision de l'arrivée de sportifs, hommes politiques et autres personnalités prévoyant d'assister à la veillée funèbre, selon le journal Folha de S. Paulo.

Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, a passé un mois à l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo jusqu'à sa mort, le 29 décembre, des suites d'une insuffisance rénale et cardiaque, d'une bronchopneumonie et d'un adénocarcinome du côlon, selon le certificat de décès publié par plusieurs médias locaux.

"Nous étions avec lui" le 21 décembre, a assuré sa soeur Maria Lucia. "Il était très calme, on a parlé un peu, mais je sentais déjà qu'il le sentait, il savait déjà qu'il allait partir", a-t-elle témoigné.

P.Colombo--PV