Pallade Veneta - John Williams, en route pour les Oscars et les records

John Williams, en route pour les Oscars et les records


John Williams, en route pour les Oscars et les records
John Williams, en route pour les Oscars et les records / Photo: Frederic J. BROWN - AFP/Archives

On dit de lui qu'"il a écrit les bandes originales de nos vies". A 91 ans, John Williams, maître en musiques de films universelles comme "La guerre des étoiles" ou "Les Dents de la mer", concourt pour un sixième Oscar dimanche et une longévité record.

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Avec la bande originale sobre mais poignante de "The Fabelmans", composée pour son compère Steven Spielberg, l'Américain né à New York en 1932 est l'artiste le plus âgé à concourir pour une statuette à Los Angeles.

S'il venait à l'emporter, il entrerait dans le livre des records comme le plus vieux récipiendaire d'une récompense toutes catégories confondues, devant le scénariste James Ivory (89 ans).

De "Rencontres du troisième type" à "Superman", d'"Indiana Jones" à "Maman j'ai raté l'avion", en passant par "Amistad", "Il faut sauver le soldat Ryan" et "Harry Potter", John Williams est déjà l'artiste vivant le plus nommé aux Oscars (53 fois), et il n'est devancé dans l'histoire que par Walt Disney (59 nominations). Parfois, ses créations se sont même affrontées dans la même catégorie.

- Wagner -

"Ça semble irréel d'être si âgé et de travailler si longtemps. C'est vraiment enthousiasmant, même au bout de 53 ans", déclarait récemment sur NBC News le compositeur et chef d'orchestre, reconnaissable à son collier de barbe blanche et à ses lunettes.

Connu pour ses grandes compositions néo-romantiques, inspirées de Richard Wagner, John Williams s'est aussi laissé imprégner par des influences comme le jazz et les classiques populaires américains.

Fils d'un percussionniste, aîné de quatre enfants, il a grandi entre New York et Los Angeles, où il a suivi des études musicales. Il aspire à devenir concertiste de piano, mais la composition se révèle être son véritable point fort.

- Premier Oscar en 1972 -

Après ses débuts dans les studios de cinéma -- il joue notamment du piano pour l'adaptation sur grand écran de la comédie musicale de Leonard Bernstein "West Side Story" --, sa première nomination aux Oscars tombe en 1967 pour "La vallée des poupées". Et "Un violon sur le toit" lui vaut sa première statuette en 1972.

Mais c'est son travail avec Steven Spielberg qui va être le plus fructueux. Le réalisateur l'appelle sur son premier film pour le cinéma, "Sugarland Express", puis pour "Les Dents de la mer".

Son ostinato à deux notes, couplé au requin qui rôde, deviendra une sorte de métaphore musicale de la peur.

"Les dents des +Dents de la mer+, c'est John Williams", louait Steven Spielberg l'an dernier lors d'un concert pour le 90e anniversaire de John Williams.

"Grâce au cinéma, John a popularisé les musiques de films plus que tout autre compositeur dans l'histoire", a aussi rendu hommage le cinéaste, dont les films ont valu trois Oscars à John Williams pour ses musiques ("Les Dents de la Mer", "E.T. l'extraterrestre", "La liste de Schindler").

- "Repères" -

Grâce à Spielberg, John Williams a aussi travaillé avec un autre géant du cinéma, George Lucas, pour lequel il a composé les inoubliables musiques de la saga "Star Wars".

"Il a écrit la bande sonore de nos vies", a salué le célèbre chef d'orchestre Gustavo Dudamel dans le New York Times l'année dernière. "Lorsque nous écoutons une mélodie de John, nous revenons à une époque, à un goût, à une odeur."

S'il a écrit plus de 100 musiques de films, on lui doit aussi "Olympic Fanfare and Theme", composé pour les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 et diffusé depuis à toutes les éditions à la télévision américaine.

John Williams a récemment indiqué qu'il pourrait prendre du recul par rapport aux musiques de film et se consacrer davantage à la direction d'orchestre et à la composition de concertos.

Mais il a aussi semblé repousser l'idée, promettant de travailler jusqu'à 100 ans environ. "J'ai encore 10 ans devant moi", a-t-il déclaré lors d'une conférence avec Spielberg.

"On ne peut pas se retirer de la musique. C'est comme respirer".

O.Pileggi--PV