Pallade Veneta - "Il faut savoir accepter ses échecs": Ruquier quitte BFMTV au bout de trois mois

"Il faut savoir accepter ses échecs": Ruquier quitte BFMTV au bout de trois mois


"Il faut savoir accepter ses échecs": Ruquier quitte BFMTV au bout de trois mois

Il avait créé la surprise en rejoignant BFMTV, mais la greffe n'a pas pris: après seulement trois mois, Laurent Ruquier arrête son émission quotidienne d'actualité, nouvelle illustration de la période compliquée que traverse la chaîne info.

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"Il faut savoir accepter ses échecs", a reconnu l'animateur dans un message interne dévoilé par le journal Le Parisien/Aujourd'hui en France puis publié sur le réseau social Instagram.

"Je préfère m'arrêter là (...), force est de constater que le public ne m'a pas suivi autant que nous l'espérions dans ce rôle différent pour moi", a-t-il écrit.

"L'audience (au-dessus de ce qu'on faisait précédemment) n'est pas le sujet", a pour sa part assuré le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, dans un autre message interne consulté par l'AFP.

"Ce qui le conduit à arrêter est le décalage entre l'investissement nécessaire et le plaisir qu'il retire de ce qu'il peut proposer aux téléspectateurs", a poursuivi M. Fogiel.

Selon lui, c'est Laurent Ruquier qui a "demandé de le libérer de son engagement en cette fin d'année".

- Duel BFMTV/CNews -

Après 23 ans de divertissement sur France 2, Ruquier, 60 ans, avait créé la surprise en rejoignant BFMTV à la rentrée. Il y animait depuis le 25 septembre "Le 20h de Ruquier", du lundi au jeudi de 20H00 à 21H00.

Cette émission de débats d'actualité était en concurrence avec "L'heure des pros 2" de Pascal Praud (CNews), "Touche pas à mon poste" de Cyril Hanouna (C8), "Quotidien" (TMC) ou "C à vous" (France 5), en plus des JT de 20 heures des grandes chaînes.

Selon Le Parisien/Aujourd'hui en France, l'audience moyenne du "20h de Ruquier" était de 244.000 téléspectateurs (+12.000 par rapport à la saison dernière), contre plus de 800.000 pour "L'heure des pros 2", à la ligne éditoriale marquée très à droite.

Ce départ surprise intervient alors que BFMTV (qui appartient à Altice, groupe du milliardaire Patrick Drahi) traverse une période compliquée. Première chaîne info de France depuis longtemps, elle est désormais talonnée par CNews (groupe Canal+, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré).

En novembre, cette dernière avait grignoté l'écart qui la sépare de BFMTV sur un mois complet (2,5% contre 2,8%). De plus, CNews a été la première chaîne info de France sur une semaine complète à deux reprises en décembre (du 4 au 10 puis du 18 au 24), alors qu'elle ne l'avait jamais été auparavant en six ans d'existence.

Sur l'ensemble de 2023, BFMTV reste toutefois bonne première, à 3% contre 2,3% pour CNews.

- L'hommage de Praud -

Outre la question des audiences, BFMTV a récemment perdu plusieurs de ses vedettes. La dernière en date est le journaliste Bruce Toussaint, qui part pour TF1, dont il animera la nouvelle matinale, "Bonjour!", à partir du 8 janvier.

Avant lui, Aurélie Casse a rejoint France 5 (dans les émissions "C l'hebdo" et "C à vous"), et Jean-Baptiste Boursier est parti pour la chaîne info du groupe TF1, LCI.

Cela s'ajoute à des rumeurs récurrentes de vente de BFMTV par Altice, toutefois toujours démenties.

"On continue (...) sereinement, dans notre couloir, loin des commentaires, à proposer le meilleur à nos téléspectateurs avec une grille solide et variée", a insisté M. Fogiel dans son message interne.

Pour pallier le départ de Laurent Ruquier, les émissions d'Yves Calvi, qui le précédait, et d'Alice Darfeuille, qui le suivait, seront allongées d'une demi-heure chacune.

Habitué des succès télé depuis 30 ans, Ruquier avait connu un échec retentissant en 1995, avec l'arrêt de l'émission "Les niouzes" sur TF1 au bout d'une semaine seulement.

A la radio, il anime "Les grosses têtes" sur RTL.

Son concurrent Pascal Praud lui a rendu hommage sur le réseau social X (ex-Twitter): "Bravo à Laurent Ruquier de toujours tenter de nouvelles aventures, de prendre des risques. Ceux qui le critiquent n'ont pas la racine carrée de son talent".

R.Zarlengo--PV