"Mimi" Marchand a-t-elle extorqué de l'argent à Karine Le Marchand ? Le parquet demande un procès
"Mimi" Marchand a-t-elle obtenu 1.600 euros de Karine Le Marchand pour que des photos gênantes de la fille de l'animatrice TV soient étouffées ? Le parquet de Paris demande que la "papesse des paparazzis" soit jugée pour extorsion aux côtés de l'une des stars du métier, Sébastien Valiela, et de deux policiers.
Une source proche du dossier a indiqué mardi à l'AFP que le ministère public avait requis le 19 avril ce procès devant le tribunal correctionnel.
Karine Le Marchand avait déposé plainte mi-février 2020 à la police des polices en indiquant qu'une "source" de sa connaissance avait évité de justesse la publication de photos de sa fille sortant de garde à vue contre le paiement de 3.000 euros. A l'époque, l'animatrice de "L'amour est dans le pré" (M6) n'avait pas mentionné le nom de sa source, Michèle Marchand.
Les deux femmes se sont vues quelques jours plus tard lors d'un déjeuner où celle qui a aussi animé "Une ambition intime" ou "Les Maternelles" a remis 1.600 euros pour entamer le remboursement de ce "service".
D'après des éléments des réquisitions dont l'AFP a eu connaissance, le parquet estime que "Mimi" Marchand serait ensuite "devenue plus pressante voire menaçante par insinuation en lui indiquant, alors que Karine Lemarchand ne se rendait pas disponible et ne lui avait pas versé la totalité de la somme évoquée (3.000 euros) lors de leur premier échange: +Ce sera trop tard... c'est embêtant pour la petite+".
En interrogatoire, Mimi Marchand, 77 ans, a contesté toute forme de pression et indiqué que c'était Karine Le Marchand qui avait "insisté" pour qu'elle prenne l'argent.
Celle qui est connue pour avoir été proche des couples Macron et Sarkozy a expliqué avoir relancé Karine Le Marchand par téléphone afin qu'elle prépare une réponse si l'affaire sortait dans la presse. Mais la justice la soupçonne au contraire d'avoir oeuvré à récupérer les photos pour exercer ce chantage.
Début mars, Karine Le Marchand a encore déploré sur Instagram des fuites dans la presse people concernant sa fille. "Avoir 21 ans n'est pas facile. Être ma fille non plus. Je suis désolée que ma notoriété ne t'épargne rien", a-t-elle écrit à son attention.
Sollicitée par l'AFP, Me Caroline Toby a indiqué qu'elle avait fait des observations aux fins de non-lieu pour sa cliente "Mimi" Marchand.
Les photos avaient été prises par Sébastien Valiela.
Ce paparazzo, pour qui le parquet demande un procès pour corruption et recel de violation du secret professionnel, est connu pour avoir pris les photos de Mazarine Pingeot avec son père François Mitterrand, publiées dans Paris Match en 1994; il a aussi réalisé les clichés volés de François Hollande et Julie Gayet publiés en janvier 2014 par Closer.
Le parquet demande également un procès pour l'un de ses informateurs supposés, le policier Marc M., 45 ans, qui pourrait être jugé pour violation du secret professionnel. Un policier décédé en 2022 a également été mis en cause.
-- Affaire Griveaux --
En raison de liens entre les protagonistes, ce volet a été joint à un dossier emblématique: l'enquête ouverte après la diffusion par Paris Match en février 2020 de photos et d'une vidéo montrant le Russe Piotr Pavlenski allongé à plat ventre sur le sol, les mains entravées par des menottes.
Deux jours auparavant, Piotr Pavlenski avait revendiqué la diffusion de vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors candidat LREM à la mairie de Paris, précipitant son retrait de la bataille des municipales le 14 février 2020.
Marc M. et un autre policier, David O., 55 ans, sont soupçonnés d'avoir renseigné Sébastien Valiela sur l'interpellation à venir de Piotr Pavlenski et de sa compagne Alexandra de Taddeo. A un moment où les policiers avaient fait une pause dans leur filature, le paparazzo les aurait renseignés.
Si la juge d'instruction à qui appartient la décision finale sur un procès suit l'avis du parquet, Marc M. pourrait être également jugé pour faux en écriture publique pour ces faits, car il est soupçonné d'avoir falsifié un procès-verbal pour masquer le rôle-clé de Sébastien Valiela dans l'épisode.
Le parquet n'a toutefois pas demandé que soit retenue une circonstance aggravante qui aurait pu mener ce dossier en cour criminelle départementale.
Les avocats de Mme Le Marchand, partie civile dans ce dossier, de Sébastien Valiela, Marc M. et David O. n'ont pas répondu à l'AFP.
D.Vanacore--PV