Mgr Di Falco, ex-figure médiatique de l'Eglise de France
Monseigneur Jean-Michel Di Falco, qui célèbrera les obsèques d'Alain Delon, a longtemps été l'un des évêques les plus médiatiques de France, ami de stars et d'hommes politiques, mais confronté à un feuilleton judiciaire pour viol et agressions sexuelles qui dure depuis des années.
L'ancien évêque de Gap, âgé de 82 ans, connaissait Alain Delon "depuis très longtemps". L'acteur était en effet croyant, même si interrogé sur ce point en 2018 il répondait à Paris Match: "Je le suis moins que lorsque j'étais jeune. Je ne crois pas vraiment en Dieu, mais ma passion c’est Marie".
Pour ses obsèques, l'acteur-star verra officier celui qui fut longtemps considéré comme l'aumônier des célébrités, et qui avait déjà concélébré les obsèques privées de Valéry Giscard d'Estaing en décembre 2020.
Mais Mgr Di Falco a aussi officié lors des obsèques de l'homme d'affaire Jean-Luc Lagardère, du chanteur Charles Trenet, du réalisateur Maurice Pialat, des acteurs Jean-Claude Brialy et Mireille Darc (qui fut la compagne d'Alain Delon)... ainsi que pour le mariage du chanteur Pascal Obispo en 2015.
"J'étais étiqueté mondain, ce qui est faux", affirmait en 2004 l'évêque dans l'ouvrage "Je crois moi non plus", long entretien-croisé avec Frédéric Beigbeder. Il y récusait le sobriquet d'"évêque des petits fours" qui a pu lui être accolé à propos de cette "chaîne d'amitié qui s'est tissée au fil des années dans le monde des médias, le cinéma et le spectacle, le monde politique aussi".
Jean-Michel Di Falco-Léandri naît le 25 novembre 1941 à Marseille dans une famille non pratiquante. "Un jour une voisine m'a emmené à la messe lorsque j'avais trois ans et quand je suis rentré à la maison je disais que je voulais être prêtre", assurait-il en 2014 sur France info.
Ordonné prêtre en juin 1968, enseignant dans l'enseignement catholique de 1969 à 1984, il devient porte-parole de la Conférence des évêques de France pour en long mandat entre 1987 à 1996.
Il est ensuite nommé évêque auxiliaire de Paris en 1997, aux côtés du cardinal Jean-Marie Lustiger, puis devient en 2003 évêque de Gap et d'Embrun. Loin de Paris il ne répugne pas à faire parler de son modeste diocèse, reprenant en 2007 l'image publicitaire d'une bière pour faire connaître un lieu de pèlerinage, et exposant dans la cathédrale, en 2009, une "Pieta" représentant le Christ mort sur une chaise électrique.
- procédure civile -
Auteur de plusieurs ouvrages et directeur de la revue "Les Fiches du cinéma", chroniqueur religieux à RTL dans les années 1980 et cofondateur de la chaîne de télévision catholique KTO en 1999, il a multiplié les interventions sur divers fronts.
En 2009 ainsi, lorsque le pape Benoît XVI affirme que l'utilisation du préservatif "aggrave le problème du sida", il prend ses distances en parlant de "phrase de trop".
Dans un autre registre, il avait lancé en 2010 le groupe "Les Prêtres" dont les trois albums, mêlant chants d'église, musique classique et succès pop, ont rencontré un grand succès.
Il a plus récemment apporté en 2014 un appui diversement apprécié dans l'Eglise à l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel, dont il a présidé le comité de soutien.
Il a pris sa retraite en 2017, ayant atteint l'âge limite de 75 ans.
Mais l'évêque émérite reste visé par des accusations d'agressions sexuelles sur mineur dans les années 1970, qui donnent à un long feuilleton judiciaire depuis 2001, alors même que l'Eglise est confrontée à plusieurs affaires de pédophilie.
Un comédien aujourd'hui sexagénaire accuse l'ancien prêtre du diocèse de Paris de viols et agressions sexuelles entre 1972 et 1975, alors que l'ecclésiastique dirigeait le collège privé parisien Saint-Thomas-d'Aquin
L'ancien prêtre du diocèse de Paris a toujours fermement démenti ces allégations, classées sans suite en 2002 pour prescription au pénal et que le plaignant a décidé de porter au civil, avec une procédure toujours en cours.
A.Tucciarone--PV