Aide médicale d'Etat: le "cadre général" ne "changera pas", assure la ministre de la Santé
La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a affirmé mercredi que "le cadre général" de l'Aide médicale d’État (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière, "ne changera pas" même si "quelques lignes peuvent bouger", d'un point de vue budgétaire.
Le gouvernement s'est finalement dit favorable mardi à un gel des crédits consacrés à l'AME, un changement de pied après avoir prévu initialement de les augmenter dans le budget 2025.
"Sa modification (de l'AME), elle peut se faire à la marge, comme le préconise potentiellement le rapport de messieurs Évin et Stefanini (rapport publié fin 2023, ndlr). Il y a quelques lignes que l'on peut bouger, mais ça ne changera pas le cadre général, bien sûr, de l'AME", a assuré Geneviève Darrieussecq sur France Inter.
"Je crois que le Premier ministre s'est d'ailleurs exprimé dans ce sens en disant, pas d'idéologie, on regarde ce rapport et on adapte si c'est nécessaire", a-t-elle ajouté.
Geneviève Darrieussecq estime que l'AME, dispositif que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau serait pour sa part enclin à réformer pour en restreindre le périmètre, "est le système le plus contrôlé, le plus sûr".
Interrogée sur la possibilité que l'AME soit un sujet de la future loi immigration annoncée pour début 2025, Mme Darrieussecq a insisté: "l'aide médicale d'État, c'est un sujet de santé et de santé publique, voire même de salubrité publique". "Je ne suis pas pour sa suppression", a-t-elle martelé.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confirmé mardi soir une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l'examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l'AME ne progressent plus l'année prochaine.
Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une hausse des crédits de l'AME de 8%, à 1,3 milliard d’euros, contre 1,2 en 2024, ce qui avait suscité des protestations chez certains élus du Rassemblement national, opposés à cette augmentation.
L'Aide médicale d'État permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.
L.Barone--PV