Pallade Veneta - Le Média condamné en appel pour le licenciement d'Aude Lancelin en 2019

Le Média condamné en appel pour le licenciement d'Aude Lancelin en 2019


Le Média condamné en appel pour le licenciement d'Aude Lancelin en 2019
Le Média condamné en appel pour le licenciement d'Aude Lancelin en 2019 / Photo: ALAIN JOCARD - AFP/Archives

La webtélé de gauche radicale Le Média a été condamnée mercredi en appel à verser quelque 60.000 euros à son ex-directrice de la rédaction, Aude Lancelin, licenciée en 2019 pour un motif "illicite", selon la décision consultée par l'AFP.

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Cet arrêt de la cour d'appel de Paris, qui conclut à "la nullité" du licenciement, infirme la décision prise en première instance par le conseil des prud'hommes fin 2021.

"C'est une grande victoire", a réagi Mme Lancelin auprès de l'AFP. Cette décision démontre "l'inanité de tous les motifs inventés par mon ancien employeur (...) dans l'unique but de me priver de mes droits et d'attenter à ma réputation", a-t-elle ajouté.

"Nous prenons acte avec surprise de cette décision", a pour sa part indiqué le directoire du Média à l'AFP.

"Ces faits sont vieux de cinq ans, d'une période où Le Média n'avait pas pris sa forme actuelle de coopérative" disposant "de nombreux contre-pouvoirs", a-t-on poursuivi de même source, en assurant que "Le Média se trouve aujourd'hui dans un processus de développement paisible".

En avril 2019, Mme Lancelin avait quitté avec fracas la présidence du Média, dont elle était également directrice de la rédaction.

Dans une lettre de démission diffusée sur le réseau social Twitter (devenu depuis X), elle disait s'élever contre un "putsch" à la tête de cette webtélé lancée par des proches de La France insoumise en janvier 2018.

Après une tentative de conciliation, Le Média l'avait licenciée pour "faute lourde" dans une lettre datée du 17 juin 2019. Dans la foulée, elle avait lancé la webtélé QG.

Le Média lui reprochait notamment d'avoir "diffusé des informations erronées" sur son licenciement avant que la décision n'ait été prise, et d'avoir adopté "une stratégie" dans le but de le "couler".

La cour d'appel de Paris a estimé que les prises de position de l'époque de Mme Lancelin, en interne et sur les réseaux sociaux, relevaient de sa "liberté d'expression", sans abus, et qu'elles ne pouvaient donc justifier son licenciement pour faute lourde.

Au Média, Aude Lancelin avait été remplacée par Denis Robert, lui-même licencié fin 2020 sur fond de crises successives et qui avait ensuite créé le média Blast.

Le Média a postulé cet été pour obtenir une fréquence de télévision numérique terrestre (TNT) mais sa candidature a été écartée par l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel.

En 2021, Aude Lancelin avait également gagné en appel contre un autre des ses anciens employeurs, L'Obs, qui l'avait licenciée en 2016.

D.Bruno--PV