L'ouragan Hélène, "extrêmement dangereux", s'apprête à s'abattre sur la Floride
La Floride se prépare jeudi soir à voir déferler l'ouragan Hélène, classé comme "extrêmement dangereux", avec des rafales d'une rare violence mais aussi des quantités d'eau colossales capables de provoquer des inondations "catastrophiques".
Avec des vents soufflant désormais 215 km/h, l'ouragan atteint la catégorie 4 sur une échelle de 5, selon le Centre américain des ouragans (NHC).
Il doit toucher terre dans la soirée dans le nord-ouest de la Floride, au niveau de la capitale de l'Etat, Tallahassee, qui compte environ 200.000 habitants.
Dans cette zone, "personne n'a vu une tempête d'une telle ampleur de mémoire récente", a averti le gouverneur de Floride, Ron DeSantis.
Il s'agit d'un "scénario auquel il est impossible de survivre" et qui s'accompagnera de vagues "destructrices" pouvant balayer des maisons et déplacer les voitures, a alerté Mike Brennan, le directeur du NHC.
Les Etats de Géorgie, du Tennessee et de Caroline du Sud subiront aussi les effets de l'ouragan, dont la grande ville d'Atlanta. Des dizaines de millions d'Américains sont sous le coup d'alertes météo.
A l'intérieur des terres, les autorités redoutent des crues soudaines liées aux fortes pluies, ainsi que de possibles coulées de boue ou glissements de terrain notamment dans les Appalaches.
"Il s'agira de l'un des événements météorologiques les plus importants de l'ère moderne dans l'ouest" de la Caroline du Sud, ont alerté les services météo de cet Etat. "Nous vous exhortons à prendre au sérieux toutes les alertes".
- "Je reste ici" -
Jeudi soir, le gouverneur DeSantis a demandé aux Floridiens qui n'ont pas encore évacué de se barricader et de ne pas sortir jusqu'au lendemain matin.
"Nous ne pouvons pas contrôler la force de l'ouragan ou sa trajectoire. Mais ce que vous pouvez contrôler, c'est de mettre toutes les chances de votre côté pour sortir de là en toute sécurité", a-t-il insisté.
A Crawfordville, petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Tallahassee, de nombreux habitants ont fui après avoir protégé les fenêtres de leur maison de planches de bois, et la plupart des commerces ont fermé, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place jeudi.
Mais certains ont choisi de braver la tempête. "Je ne vais nulle part. Je reste ici. Je vais me retrancher", a déclaré à l'AFP Patrick Riickert.
"J'ai confiance en ma foi et le fait que Dieu me protégera", a ajouté ce quinquagénaire, qui restera chez lui avec sa femme et ses petits-enfants.
De la nourriture, de l'eau et des générateurs ont été pré-positionnés dans la région par l'agence fédérale chargée de la réponse aux catastrophes naturelles (Fema).
Quelque 3.500 soldats de la Garde nationale ont été mobilisés, et 2.000 supplémentaires sont disponibles si besoin, a indiqué M. DeSantis.
Des fonds fédéraux ont été débloqués, avec du personnel prêt à aider pour des opérations de recherche et de sauvetage, de rétablissement de l'électricité ou de dégagement des routes.
"Il va y avoir beaucoup de débris", a prévenu le gouverneur.
A cause des chutes d'arbres, les autorités s'attendent à de vastes coupures de courant. Jeudi en début de soirée, plus d'environ 290.000 foyers étaient privés d'électricité en Floride, selon le site poweroutage.us.
- Etat d'urgence -
La particularité d'Hélène est d'être particulièrement étendu. Sa taille en fait "l'un des plus grands ouragans au-dessus du Golfe du Mexique durant ce siècle", a noté l'expert Michael Lowry.
L'état d'urgence a été imposé dans presque la totalité des 67 comtés de Floride. Plusieurs aéroports, notamment ceux de Tallahassee et de Tampa, sont fermés.
Si plusieurs ouragans ont déjà frappé les Etats-Unis cette année, dont Béryl et Debby, ceux-ci étaient moins puissants qu'Hélène au moment de toucher terre.
L'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait prévenu que la saison des ouragans cette année -- qui s'étend de début juin à fin novembre -- s'annonçait particulièrement agitée notamment en raison de la chaleur des océans, qui alimente ces tempêtes.
En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque d'ouragans plus puissants, selon les scientifiques.
L.Barone--PV