L'Europe occidentale encore accablée par les feux de forêt et la canicule
Une partie de l'Europe occidentale continuait d'étouffer samedi sous une vague de chaleur responsable de feux de forêt dévastateurs et qui, selon les prévisionnistes, pourrait faire tomber plusieurs records de température au début de la semaine prochaine.
Dans le sud-ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas samedi pour fixer les incendies, et particulièrement en Gironde, où près de 9.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée où les températures pourraient atteindre les 40°C localement, selon Météo-France.
Des reprises ont eu lieu ces dernières heures du côté des plages de la Lagune et du Petit-Nice au sud de la très touristique dune du Pilat, a précisé le maire de la Teste-de-Buch, Patrick Davet.
Ces feux, qui mobilisent un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l'évacuation de 10.000 personnes.
- Incendies en péninsule ibérique -
Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi, dans le nord du pays, entre les communes de Baião et Amarante.
En milieu de journée, le feu y progressait au moins sur un front, à flanc d'une colline boisée de cette région vallonnée située en amont du fleuve Douro, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La veille, un avion bombardier d'eau qui combattait un feu de forêt dans la région de Guarda (nord) s'est écrasé, provoquant la mort du pilote, son unique occupant.
Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D'après ses estimations, ces feux ont ravagé, depuis le début de la canicule, entre 12.000 et 15.000 hectares de forêt et de broussailles.
En Espagne, des dizaines d'incendies faisaient toujours rage du nord au sud du pays. Dans la région d'Estrémadure, faisant frontière avec le Portugal, un foyer à "l'évolution défavorable", selon le gouvernement régional, a entraîné samedi matin la fermeture d'un tronçon de l'autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise.
Dans le même temps, à l'extrême-sud en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l'évacuation préventive de plus de 3.000 personnes, selon les services de secours andalous.
En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s'était déclaré vendredi matin, provoquant l'évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l'île de Crête.
L'Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d'alerte aux températures élevées samedi, avec des valeurs supérieures à 40ºC dans de nombreuses régions et jusqu'à 44ºC par endroits.
Au Portugal, seule la région de l'Algarve au sud ne se trouvait pas en alerte à la chaleur. Dans le reste du pays, l'Institut météo prévoit samedi des températures pouvant atteindre les 42°C par endroits.
Si le pic de cette vague de chaleur semble avoir été franchi dans la péninsule ibérique, le mercure ne devrait descendre sous la barre des 40°C qu'en début de semaine prochaine.
- "Risque pour la vie" -
Plus au nord de l'Europe, au Royaume-Uni, un comité de crise composé de ministres du gouvernement britannique devait se réunir dans la journée de samedi après que l'agence météorologique nationale a émis la toute première alerte "rouge" pour chaleur extrême, mettant en garde contre un "risque pour la vie".
Le Met Office a déclaré que dans le sud de l'Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40°C pour la première fois lundi ou mardi, pouvant ainsi battre le record de 38,7°C datant de 2019.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a conseillé aux Londoniens de n'utiliser les transports publics ces jours-là qu'en cas de "nécessité absolue". Les compagnies ferroviaires ont également invité les passagers à éviter de voyager.
Certaines écoles du sud de l'Angleterre ont annoncé aux parents qu'elles resteraient fermées pendant la canicule en début de semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
O.Pileggi--PV