Irak: trois morts par électrocution lors de pluies diluviennes
Au moins trois personnes, dont une femme, ont péri par électrocution dans le centre de l'Irak lors de trois accidents distincts survenus mercredi lors de pluies diluviennes qui ont frappé tout le pays, a-t-on appris auprès d'un responsable médical jeudi.
Âgées de 16, 22 et 30 ans, les trois victimes sont mortes électrocutées dans différents secteurs de la province de Babylone, a expliqué à l'AFP le docteur Ahmed Sabbah, directeur de l'institut médico-légal de Hilla, chef-lieu de la province.
Les victimes étaient toutes sorties pour couper le courant électrique qui alimente leurs foyers, a-t-il précisé, craignant que les fortes fluctuations de courant, causées par les intempéries, n'endommagent leurs équipements électroménagers.
Babylone, de même qu'une bonne partie du pays, a été touchée mercredi par des pluies torrentielles et des bourrasques. Dans la nuit à Hilla, l'artère principale était envahie par les eaux, selon un correspondant de l'AFP.
Des pluies importantes ont également touché le Kurdistan, région autonome dans le nord de l'Irak.
Dans le village de Khabat, où l'eau infiltrée dans des échoppes a provoqué des dégâts, des habitants aidés par une pelleteuse tentaient de nettoyer leur rue boueuse, selon un photographe de l'AFP.
Des vidéos publiées en ligne ont montré des torrents d'eau boueuse charriant des voitures sur des routes ou se déversant au milieu de terrains vallonnés.
L'Irak est frappé par la sécheresse et des précipitations en baisse depuis trois ans. Les rares pluies, salutaires pour les fleuves et les réserves en eau des barrages, sont accueillies avec soulagement par les agriculteurs.
Mais dans un pays aux infrastructures défaillantes malgré la manne pétrolière, ces précipitations occasionnent aussi des inondations ou des coupures d'électricité.
L'Irak est selon l'ONU un des cinq pays au monde les plus vulnérables à certains effets du changement climatique. Bien souvent les militants déplorent l'absence de politiques publiques efficaces pour mitiger ces bouleversements.
Fin février, les autorités avaient reconnu une baisse alarmante dans le sud du niveau des eaux du Tigre et de l'Euphrate, les deux grands fleuves mythiques qui traversent le pays.
Le gouvernement impute ce phénomène à la sécheresse mais surtout aux barrages construits en amont sur les deux fleuves par les deux grands voisins, la Turquie et l'Iran.
Z.Ottaviano--PV