Pallade Veneta - Vietnam: les vendeuses de rue en première ligne face à la canicule

Vietnam: les vendeuses de rue en première ligne face à la canicule


Vietnam: les vendeuses de rue en première ligne face à la canicule
Vietnam: les vendeuses de rue en première ligne face à la canicule / Photo: Nhac NGUYEN - AFP

Sous un soleil de plomb, Vu Thi Phuong pousse son chariot dans les rues de Hanoï couverte de la tête aux pieds pour se protéger de la chaleur et propose aux passants café, jus de fruits et crème glacée.

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Dans la capitale vietnamienne, des milliers de vendeurs ambulants, en majorité des femmes, subissent, impuissants, la série de canicules qui a frappé le nord du pays ces dernières semaines.

"Parfois, j'ai peur de m'évanouir au milieu de la rue. La météo annonce 38 degrés mais la température sur la route paraît encore plus élevée", explique Phuong, la sueur dégoulinant du bout de son nez.

Au début du mois de mai, le Vietnam a enregistré la température la plus élevée de son histoire, 44,1°C, poussant le gouvernement à lancer des alertes sanitaires.

Jeudi, sous 38°C, le vieux quartier de Hanoï, habituellement animé par les motos, les touristes et les vendeurs de nouilles, était calme.

A un croisement, Nguyen Thi Vinh, 60 ans, a installé son étal de fruits mais les ventes ne suivent pas. "Par des journées chaudes comme celle-ci, les gens ne sortent pas."

La veille déjà, elle avait vendu 30% de moins qu'un jour normal. Et la pénurie de certains fruits ne l'aide pas.

"J'aurais vendu plus si j'avais eu des oranges", plus rafraîchissantes que ses mangoustans et ses pommes cannelle.

Une autre vendeuse, chapeau conique sur la tête et deux ventilateurs portatifs autour du cou, n'a eu guère plus de chance avec ses pastèques.

Comme beaucoup de métropoles, Hanoï souffre de l'effet d’îlot de chaleur urbaine dont sont en partie responsables la surpopulation, les travaux et le nombre élevé de véhicules, selon un rapport du gouvernement datant de 2021.

La situation n'est guère meilleure pour les vendeurs de fleurs qui sillonnent les petites ruelles de la ville à bicyclette, des seaux de roses, de marguerites ou de lotus attachés sur leurs porte-bagages.

"Il n'est pas facile de garder les fleurs fraîches par une journée extrêmement chaude", se désole Tran Thi Hoa à l'AFP, ajoutant qu'elle se tourne vers les lys, plus résistants lorsque les températures grimpent.

"Qu'il fasse chaud ou froid, la vie a toujours été un combat. Mais je ne suis pas en mesure de laisser tomber", résume Mme Hoa, en arrosant ses fleurs avec de l'eau provenant d'une petite bouteille.

G.Riotto--PV