906 loups en France? Un chiffre "clairement sous-évalué", dénoncent des organisations agricoles
Le nombre de loups présents en France cette année est "clairement sous-évalué" par les autorités, ont dénoncé lundi les organisations agricoles majoritaires alors que cette estimation détermine le nombre maximum de loups pouvant être abattus pour protéger les troupeaux.
La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui coordonne le plan national loup 2018-2023, a réuni lundi à Lyon le "groupe national loup" mais le syndicat majoritaire FNSEA, ses associations spécialisées dans l'élevage d'ovins, bovins et de chevaux (FNO, FNB, FNC), le syndicat allié Jeunes agriculteurs (JA) et les Chambres d'agriculture (où FNSEA/JA sont majoritaires) ont "claqué la porte".
Selon leur communiqué, la préfète "a annoncé une diminution de l'estimation de la population de loups pour 2023", à 906 individus contre 921 en 2022, "alors que les attaques des troupeaux croissent depuis le début de l'année de 16% par rapport à la même période de 2022 et que les dégâts sur les troupeaux ont augmenté de plus de 20% en 2022".
Ce chiffre de 906 loups n'a pas été rendu public par les autorités, malgré les demandes de l'AFP.
L'estimation annuelle de la population de loups est très attendue à la fois des éleveurs dont les animaux peuvent être des proies et des défenseurs de la nature.
Le loup étant un animal sauvage vivant sur de grandes étendues, sa population ne peut être comptée précisément et est donc estimée à partir d'indices (observation visuelle, empreintes, déjections...) à partir desquels l'Office français de la biodiversité (OFB) publie une fourchette d'estimation.
Les organisations reprochent à l'OFB de s'être fondé sur un nombre d'indices "très en retrait par rapport à l'année précédente: près de 1.000 en moins".
"Si on collecte moins d'indices, on a un chiffre qui baisse", a dit lors d'une conférence de presse Edouard Pierre, éleveur et président des JA des Hautes-Alpes, pour qui l'OFB "manque de moyens".
Le loup gris est protégé dans l'Union européenne. Mais des tirs sont prévus à titre dérogatoire, en dernier recours, pour protéger les troupeaux.
Le plafond de tirs dépend de l'estimation de la population et devrait donc être légèrement abaissé.
"Clairement le nombre de loups est sous-évalué", s'est agacé Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoie, dénonçant une "mascarade" et un "mépris absolu pour le travail des éleveurs".
"Tous les éleveurs vont diront qu'on voit des loups partout", a-t-il déclaré.
G.Riotto--PV