En Grèce, les pompiers combattent de gros incendies sur de multiples fronts
Les pompiers grecs combattent mercredi, pour le cinquième jour consécutif et sur plusieurs fronts, de gros incendies dans le pays qui ont déjà fait au moins vingt morts et recouvrent Athènes d'une épaisse fumée noire.
Dix-neuf migrants présumés, dont deux enfants selon la police, figurent parmi les morts ce qui suscite des rumeurs sur les réseaux sociaux incriminant les migrants pour les départs de feux, à l'origine encore indéterminée.
Un incendie dévore les contreforts du mont Parnès (Parnitha en grec), la deuxième des trois collines qui encadrent Athènes et où se trouve la plus grande forêt proche de la capitale grecque, menaçant un parc national.
Mercredi matin, des ordres d'évacuation ont été émis pour trois nouveaux quartiers, où se trouvent trois maisons de retraite, à Menidi en banlieue d'Athènes.
Les flammes ont atteint les premières maisons de Menidi, situé près d'un camp militaire. Elles ont également détruit des maisons et des biens dans les banlieues voisines de Hasia et Fyli.
Le centre de rétention pour migrants d'Amygdaleza, à 25 km au nord d'Athènes, a dû être évacué.
La capitale grecque s'est réveillée avec une odeur de brûlé et une épaisse fumée noire obscurcissant le ciel.
Mardi, la protection civile a ordonné l'évacuation du quartier de Ano Liosia, peuplé de quelque 25.000 personnes et situé dans le Nord-Ouest d'Athènes près de Fyli. Un certain nombre sont toutefois restés chez eux pour tenter de protéger leur maison.
"Les conditions restent difficiles et, dans de nombreux cas, extrêmes", a commenté Yannis Artopios, le porte-parole des pompiers grecs.
Un autre foyer d'importance faisait toujours rage dans une décharge d'une zone industrielle d'Aspropyrgos à l'ouest d'Athènes. Un quartier voisin a dû être évacué mercredi matin.
- Enquête sur des accusations de racisme -
Dans le Nord-Est du pays, près de la frontière avec la Turquie dans la région du fleuve Evros, deux brasiers hors de contrôle faisaient toujours rage près de la ville portuaire d'Alexandroupoli et dans la forêt de Dadia proche, menaçant le parc national de Dadia qui abrite de rares oiseaux de proie.
De nouveaux ordres d'évacuation ont été donné dans cette région durant la nuit.
Mardi, 18 migrants présumés - dont deux enfants selon la police - ont été retrouvés morts près de la frontière tuque, au nord d'Alexandroupoli. La veille, deux autres corps avaient été retrouvés dans des zones incendiées, ceux d'un migrant présumé à Lefkimi près d'Alexandroupoli et d'un vieux berger en Béotie.
Les rumeurs vont bon train sur les réseaux sociaux accusant les migrants. Trois personnes ont été arrêtées mardi dans le Nord du pays après avoir forcé des sans-papiers à monter dans une remorque de camion en les accusant d'avoir mis le feu. Ces trois personnes avaient posté une vidéo de leur acte sur les réseaux sociaux en appelant les gens à les imiter.
Le procureur de la Cour suprême grecque a ordonné mercredi au parquet local d'enquêter sur les raisons des incendies et les accusations de racisme envers les migrants.
Les flammes sévissent toujours dans les îles d'Eubée et Kythnos en mer Egée, en Béotie au nord d'Athènes et dans l'Ouest du pays. Un autre feu qui s'était déclaré mardi dans l'île de Samothrace en mer Egée a pu être contenu pendant la nuit mais l'île reste privée d'électricité.
Plus de 40.000 hectares ont été détruits par les incendies en trois jours, du 19 au 21 août, selon un rapport de l'Observatoire national d'Athènes.
Les conditions météorologiques de chaleur intense et de sécheresse qui accroissent les risques d'incendie persisteront jusqu'à vendredi, selon les services météorologiques.
O.Pileggi--PV