Pallade Veneta - Gaza: le Hamas accuse Israël d'avoir pris d'assaut un hôpital et de frappes meurtrières

Gaza: le Hamas accuse Israël d'avoir pris d'assaut un hôpital et de frappes meurtrières


Gaza: le Hamas accuse Israël d'avoir pris d'assaut un hôpital et de frappes meurtrières
Gaza: le Hamas accuse Israël d'avoir pris d'assaut un hôpital et de frappes meurtrières / Photo: BASHAR TALEB - AFP

Les autorités du Hamas ont accusé vendredi l'armée israélienne d'avoir pris d'assaut le dernier hôpital en service du nord de la bande de Gaza et d'avoir mené des frappes sur le territoire palestinien, tuant au total au moins 32 personnes.

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Selon la Défense civile, des drones israéliens ont tué au moins 12 personnes attendant de l'aide humanitaire à l'ouest de Gaza-ville, où ont afflué des dizaines de milliers d'habitants fuyant les combats plus au nord.

Ce service avait auparavant fait état d'au moins vingt personnes tuées à Khan Younès (sud) par des frappes israéliennes.

L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Après plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien, le nord de Gaza vit ses "heures les plus sombres", a alerté le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Turk, pour qui les actions d'Israël pourraient s'apparenter à "des atrocités criminelles".

L'armée, qui depuis le 6 octobre concentre son offensive dans ce secteur, autour de Jabalia, a affirmé poursuivre ses opérations dans la zone de l'hôpital "sur la base d'informations" sur "la présence de terroristes et de leurs infrastructures".

"Les forces israéliennes ont pris d'assaut l'hôpital Kamal Adwan et sont à l'intérieur", a déclaré le ministère de la Santé du Hamas, formation au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Elles "détiennent des centaines de patients, personnel médical et personnes déplacées" réfugiées dans l'établissement pour fuir les "bombardements incessants", a-t-il ajouté.

L'Organisation mondiale de la santé s'est inquiété d'avoir perdu le contact avec cet hôpital.

L'armée israélienne, qui affirme vouloir venir à bout d'unités combattantes du Hamas dans le secteur, y a annoncé la mort de trois soldats, portant à 361 morts ses pertes depuis son entrée à Gaza le 27 octobre 2023.

A Khan Younès, neuf enfants et adolescents figurent parmi les personnes tuées dans deux frappes nocturnes israéliennes, selon la Défense civile.

"Le missile est tombé à côté de nous, on a été ensevelis sous les décombres", a raconté à l'AFP, le regard vide, Oum al-Amir Al-Fara, mère de trois des enfants tués, à l'hôpital européen de la ville.

- Reprise des pourparlers? -

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne lancée pour anéantir le Hamas a tué au moins 42.847 Palestiniens, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé, jugées fiables par l'ONU.

Israël accentue sa pression sur le nord de Gaza au moment où une reprise des pourparlers pour un cessez-le-feu se dessine, après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens le 16 octobre.

Le chef du Mossad, David Barnea, doit rencontrer dimanche au Qatar son homologue de la CIA, Bill Burns, et le Premier ministre qatari.

Le Hamas s'est dit "prêt à un arrêt des hostilités", conditionné toutefois à un "engagement" d'Israël à un cessez-le-feu, à son "retrait" de Gaza et à un accord d'échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 97 restent captives à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Ces conditions ont été rejetées par Israël au cours de précédentes négociations indirectes, toutes infructueuses, sous l'égide de Doha, Washington et Le Caire.

- "Pas de couverture médiatique" -

Au Liban, où la guerre à Gaza s'est propagée depuis un mois après un an de conflit larvé entre le Hezbollah pro-iranien allié du Hamas, et l'armée israélienne, le Premier ministre, Najib Mikati, a accusé Israël de "crime de guerre" pour la mort de trois journalistes dans une frappe.

Le raid a visé dans la nuit à Hasbaya, une localité du sud jusque-là épargnée, une résidence abritant des plusieurs journalistes.

"Réveillée par le sifflement du missile", Darine el-Helwe, grand reporter de la télévision émiratie Sky News Arabia, estime pour l'AFP que "le message d'Israël est qu'il ne veut pas de couverture médiatique dans le secteur."

- Règlement "urgent" -

Dans le sud du Liban, où Israël mène depuis le 30 septembre des opérations au sol, l'armée a annoncé avoir perdu dix soldats en deux jours.

Une salve de roquettes tirée par le Hezbollah, qui poursuit ses attaques quotidiennes contre le nord d'Israël, y a fait deux morts, dans un centre commercial d'une localité arabe, ont annoncé l'armée et un hôpital israélien.

Le Hezbollah a aussi dit avoir visé des soldats israéliens dans deux secteurs du sud.

Une "solution diplomatique" au Liban est "vraiment urgente", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a rencontré vendredi à Londres M. Mikati.

Il a souligné la nécessité de mettre en oeuvre la résolution 1701 de l'ONU, datant de 2006, pour garantir "une véritable sécurité" le long de la frontière israélo-libanaise.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes aériennes contre le Hezbollah, qui ont décimé sa direction, affirmant vouloir le neutraliser dans la zone frontalière, pour permettre le retour dans le nord d'Israël de 60.000 habitants déplacés par ses tirs de roquettes incessants.

Le conflit a depuis un mois tué au moins 1.580 personnes au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, et fait quelque 800.000 déplacés, selon l'ONU.

L.Bufalini--PV