Royaume-Uni : Starmer défend son futur budget, avec des coupes et plus d'impôts
"Personne ne souhaite d'augmentations d'impôts, ni de réduction des dépenses publiques, mais nous devons être réalistes" : le Premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer a défendu lundi son futur budget, qui sera dévoilé mercredi, réaffirmant qu'il serait douloureux pour les Britanniques.
Ce premier budget des travaillistes, dont la popularité est au plus bas quatre mois après leur arrivée au pouvoir, est aussi attendu que redouté, dans un contexte économique difficile avec des finances publiques en mauvais état.
"C'est notre choix : la stabilité pour éviter le chaos, des emprunts pour stimuler la croissance à long terme, des augmentations d'impôts pour éviter l'austérité et reconstruire les services publics", a insisté Keir Starmer dans un discours dans les West Midlands (centre de l'Angleterre).
Mais "des jours meilleurs nous attendent", a-t-il promis. "Sérieusement, il s'agit d'un plan économique qui changera la croissance britannique à long terme."
Keir Starmer a une nouvelle fois mis en cause "l'héritage désastreux" des conservateurs, au pouvoir au Royaume-Uni pendant 14 ans, affirmant que les travaillistes sont aujourd'hui dans une "situation sans précédent".
"Je ne suis pas prêt à poursuivre la fiction que nous avons connue au cours des 14 dernières années", a-t-il lancé.
La ministre des Finances Rachel Reeves a notamment affirmé avoir hérité des Tories d'un "trou noir" de 22 milliards de livres (26 milliards d'euros) dans les caisses de l'Etat.
Le Premier ministre a cependant souligné qu'il ne "s'en servirait pas comme excuse" et s'attend à "être jugé sur (sa) capacité à faire face à cette situation" qui requiert des "décisions difficiles".
Il a répété qu'il n'augmenterait pas les taxes pour les "gens qui travaillent", un engagement phare de sa campagne, mais l'absence de critères précis pour définir cette catégorie suscite désormais des interrogations.
Sans s'étendre sur les mesures qui seront rendues publiques mercredi, M. Starmer a promis "un financement de 240 millions de livres pour les services locaux susceptibles d'aider les gens à retrouver du travail".
Il a aussi annoncé la fin du plafond de deux livres sur les billets de bus, une mesure qui n'a été financée par les conservateurs "que jusqu'à la fin de l'année 2024", assurant que le billet serait plafonné à trois livres "jusqu'à fin 2025".
Selon la presse britannique et les économistes, Mme Reeves devra trouver jusqu'à 40 milliards de livres par an à l'horizon 2030 si elle veut éviter un retour de l'austérité.
Elle devrait notamment, en plus des coupes dans les dépenses, augmenter les cotisations sociales patronales, ce qui affecterait les grandes mais aussi les petites entreprises.
Cette possibilité a soulevé de nombreuses critiques de l'opposition. Dimanche, le député conservateur Chris Philp, interrogé sur la chaîne de télévision ITV, a accusé les travaillistes d'avoir "trompé le public" pendant la campagne.
C.Conti--PV