Près de 100 morts dans une frappe israélienne sur le nord de Gaza
Près de 100 Palestiniens dont des femmes et des enfants ont été tués dans une frappe israélienne mardi dans la bande de Gaza, ont indiqué les secours locaux, l'ONU déplorant un "conflit horrible" entre Israël et le Hamas en guerre depuis plus d'un an.
Alors que le territoire palestinien assiégé est en proie à un désastre humanitaire, l'adoption par le Parlement israélien d'une loi interdisant les activités de l'Unrwa, une agence de l'ONU considérée comme la "colonne vertébrale" de l'aide humanitaire à Gaza, a soulevé un tollé international.
L'offensive israélienne dévastatrice à Gaza a été lancée en riposte à une attaque menée le 7 octobre 2023 contre Israël par le mouvement islamiste Hamas. Le lendemain et en soutien au Hamas, le Hezbollah au Liban a ouvert un front contre le voisin israélien avant que les tirs transfrontaliers ne dégénèrent en guerre ouverte en septembre.
Mardi, Naïm Qassem a été désigné à la tête du Hezbollah libanais pour remplacer Hassan Nasrallah, tué dans un raid israélien le 27 septembre près de Beyrouth. "Le compte à rebours a commencé", a averti le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, menaçant Qassem de subir le même sort que son prédécesseur.
Dans le nord de la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 93 Palestiniens dans une frappe avant l'aube sur "la résidence familiale des Abou Nasr", un immeuble familial de cinq étages, à Beit Lahia, affirmant que 40 personnes sont toujours sous les décombres.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner ces informations.
"L'immeuble s'est effondré dans la nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil", a raconté à l'AFP un voisin, Rabie al-Chandagly, 30 ans.
"La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens essaient de sauver les blessés, mais il n'y a ni hôpitaux ni soins médicaux adéquats", a-t-il dit.
Un journaliste de l'AFP a vu plusieurs corps enveloppés dans des draps blancs ou des couvertures, extraits des décombres. D'autres sont empilés sur une charrette tirée par un cheval.
- Négociations? -
L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le nord de Gaza, notamment à Jabalia, pour empêcher selon elle les combattants du Hamas de s'y regrouper.
Elle a dit mardi avoir tué "environ 40 terroristes" à Jabalia, annoncé la mort de quatre soldats dans le nord de Gaza et poursuivi ses bombardements ailleurs dans le territoire.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et lancé une offensive qui a tué au moins 43.061 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
Après des négociations lundi au Qatar impliquant Israéliens et Américains sur un accord en vue d'une libération d'otages, les autorités israéliennes ont annoncé que les discussions "se poursuivront dans les prochains jours entre les médiateurs et le Hamas".
- "Conséquences dévastatrices" -
Alors qu'Israël a accusé des employés de l'Unrwa, l'agence pour les réfugiés palestiniens, d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre, son Parlement a adopté lundi un texte qui interdit ses activités "sur le territoire israélien", y compris à Jérusalem-Est, occupée par Israël.
Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l'Unrwa, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l'agence.
Israël, qui assiège Gaza, contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale à Gaza, vitale pour les 2,4 millions d'habitants du territoire menacé de famine selon les Nations unies.
Plusieurs capitales européennes et organisations de l'ONU ont dénoncé cette interdiction. Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a dit redouter "des conséquences dévastatrices" pour les Palestiniens.
- "Le plus dangereux" -
Au Liban, l'armée israélienne mène des frappes intenses quotidiennes depuis le 23 septembre principalement sur les fiefs du Hezbollah. Et ses troupes ont lancé une offensive terrestre dans le Sud le 30 septembre.
Mardi, des chars israéliens ont été repérés à six kilomètres de la frontière près du village de Khiam, leur incursion la plus profonde selon l'agence de presse libanaise.
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour permettre le retour dans le nord d'Israël de 60.000 habitants déplacés par les roquettes tirées du Liban depuis le début de la guerre à Gaza.
Plus de 1.700 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Interposée entre l'armée israélienne et le Hezbollah, la Force de paix de l'ONU au Liban (Finul) a dit qu'une roquette "probablement" tirée par le Hezbollah ou ses alliées a touché son QG et légèrement blessé des Casques bleus.
J.Lubrano--PV