La pression monte aux Etats-Unis à moins d'une semaine du scrutin
Kamala Harris qui espérait surfer sur son meeting géant de la veille à Washington est rattrapée mercredi par des propos de Joe Biden visant les partisans de Donald Trump à moins d'une semaine de l'élection présidentielle américaine, dont l'issue est totalement incertaine.
Mardi, le président a semblé qualifier les partisans du républicain d'"ordures", avant de se reprendre.
Dans une campagne acerbe où chaque camp tente d'exploiter les faux pas de l'autre, cette petite phrase ne fait pas les affaires de la candidate démocrate au moment où les deux candidats multiplient kilomètres et meetings dans les "swing states", ces Etats décisifs pour la victoire.
En route pour la Caroline du Nord, Kamala Harris a expliqué être "en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent".
"En tant que présidente des États-Unis, je serai la présidente de tous les Américains", a-t-elle ajouté répondant aux questions des journalistes sur les propos de Joe Biden. Un message que l'ancienne procureure avait martelé la veille lors de son "réquisitoire final" contre Donald Trump devant des milliers de personnes à Washington.
L'ex-président républicain est un homme "instable, obsédé par la vengeance, rongé par le ressentiment et en quête d'un pouvoir sans limites", a accusé la vice-présidente.
Dans ce discours très solennel à quelques encablures de la Maison Blanche, la candidate démocrate a tonné qu'il était "temps de tourner la page" Trump pour les Etats-Unis.
Mercredi, elle se rendra dans un premier temps à Raleigh, en Caroline du Nord, un Etat qui n'a pas voté démocrate depuis Barack Obama en 2008.
- Attaques -
A six jours de l'élection, la démocrate et le républicain semblent se suivre à la trace dans les sept "swing states": ils se rendent également mercredi tous les deux dans le Wisconsin, un Etat de la région des Grands Lacs à plus de 1.200 km de la Caroline du Nord.
La polémique autour des propos du président américain pourrait ternir l'offensive des derniers jours de campagne de la vice-présidente. Car les républicains n'ont pas perdu une minute pour muscler leurs attaques contre les démocrates.
Une façon pour eux de reprendre la main alors qu'ils étaient eux-mêmes dans la tourmente après des propos racistes d'un humoriste sur la scène de Madison Square Garden dimanche lors d'un grand rassemblement de Donald Trump.
Tony Hinchcliffe a qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d'"île flottante d'ordures", des propos dont Donald Trump s'est distancié.
La diaspora portoricaine est particulièrement présente dans les Etats de New York et de Floride, mais pourrait surtout avoir son importance en Pennsylvanie, où un meeting de Donald Trump a vu deux intervenants portoricains s'exprimer sur scène mardi soir.
L'ex-quarterback des Packers n'est pas exempt de controverses, ayant notamment été accusé de détournement de fonds publics dans son Mississippi natal.
Donald Trump, souvent perçu comme plus solide sur les questions économiques par les électeurs, pourrait également s'appuyer mercredi sur les derniers chiffres décevants de la croissance américaine au troisième trimestre (+2,8%).
- "Américain avant d'être républicain" -
Mercredi, l'ancien acteur et gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger a annoncé qu'il voterait pour Kamala Harris, se disant "Américain avant d'être républicain" et trop "furieux" face à Donald Trump pour rester silencieux.
Sillonnant le pays, mais surtout les Etats pivots, Donald Trump comme Kamala Harris ne ménagent pas leur peine pour convaincre les quelques électeurs encore indécis pour ce scrutin, qui s'annonce comme l'un des plus serrés de l'histoire américaine.
Selon l'agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats se tiennent dans un mouchoir de poche.
Plus de 55 millions de personnes ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance. En 2020, quelque 160 millions d'Américains au total avaient voté.
Donald Trump s'est saisi d'irrégularités isolées soulevées par les autorités électorales américaines pour affirmer qu'il y avait eu "tricherie".
Les craintes d'une répétition du chaos d'il y a quatre ans pèsent lourdement sur l'élection. Le républicain de 78 ans affirme que la Maison Blanche lui est acquise, sauf si le camp de son adversaire truque les résultats.
L.Guglielmino--PV