Harris doit gérer une gaffe de Biden, Trump parle déjà de "tricherie" électorale
Kamala Harris essayait de se dépêtrer mardi d'une gaffe de Joe Biden, qui a gâché l'effet de son grand discours solennel de la veille à Washington, tandis que Donald Trump a déjà commencé à parler de "tricherie" électorale dans le plus crucial des Etats pivots, la Pennsylvanie.
A moins d'une semaine du scrutin du 5 novembre, toujours aussi incertain, le président démocrate a compliqué la tâche de la vice-présidente, en qualifiant les partisans de son prédécesseur républicain d'"ordures", avant de se reprendre.
Mais le mal est fait dans une campagne acerbe où chaque camp tente d'exploiter les faux pas de l'autre, et où les deux candidats se disputent chaque voix ou presque dans les "swing states", ces sept Etats décisifs pour la victoire.
"Joe Biden a enfin dit ce que lui et Kamala pensent vraiment de nos supporteurs", a réagi Donald Trump, en meeting mercredi dans l'un d'eux, la Caroline du Nord (sud-est).
Kamala Harris a assuré être "en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent", à des journalistes qui l'interrogeaient sur les propos de Joe Biden.
La polémique tombe mal pour la vice-présidente, qui avait lancé mardi soir un message d'unité devant des dizaines de milliers de personnes à Washington. Dans un discours à la mise en scène très présidentielle, elle a exhorté les Américains à "tourner la page" Trump.
La vice-présidente a poursuivi dans la même veine rassembleuse mercredi, en Caroline du Nord comme Donald Trump. Cet Etat n'a pas voté démocrate depuis Barack Obama en 2008.
"Au contraire de Donald Trump, je ne crois pas que les gens qui ne sont pas d'accord avec moi sont l'ennemi", a-t-elle lancé, là où son rival déroule une rhétorique vengeresse contre ses opposants politiques, qu'il appelle "ennemis de l'intérieur".
- Attaques -
A six jours de l'élection, la démocrate et le républicain se suivent à la trace. Ils se rendent également mercredi tous les deux dans le Wisconsin, un Etat de la région des Grands Lacs à plus de 1.200 km de la Caroline du Nord.
La polémique autour des propos de Joe Biden donne l'occasion aux républicains de tenter de reprendre la main.
Donald Trump était en effet dans la tourmente après des propos racistes d'un humoriste sur la scène de son grand rassemblement au Madison Square Garden dimanche à New York.
Tony Hinchcliffe a qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d'"île flottante d'ordures", des propos dont le républicain s'est distancié.
La porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a assuré mercredi que c'était cette "rhétorique haineuse" que Joe Biden avait voulu critiquer en parlant d'"ordures", et non les partisans de son grand rival, qu'il avait battu en 2020.
Donald Trump, qui n'a jamais reconnu cette défaite, semble déjà poser les jalons d'une nouvelle contestation, s'il venait à perdre le 5 novembre.
Il a dénoncé mercredi une "tricherie" sur "une échelle jamais vue auparavant" en Pennsylvanie, l'Etat bascule le plus convoité.
Les autorités judiciaires d'un comté de cet Etat du nord-est avaient annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur un lot de 2.500 demandes d'inscription électorale comportant des informations d'identité inexactes.
Pour son meeting mercredi à Green Bay, dans le Wisconsin, Donald Trump sera rejoint sur scène par Brett Favre, ancienne star de l'équipe professionnelle locale de football américain.
L'ex-quarterback des Packers n'est pas exempt de controverses, ayant notamment été accusé de détournement de fonds publics dans son Mississippi natal.
Mercredi, l'ancien acteur et gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger a annoncé qu'il voterait pour Kamala Harris, se disant "Américain avant d'être républicain" et trop "furieux" face à Donald Trump pour rester silencieux.
La présidentielle s'annonce comme l'un des plus serrées de l'histoire américaine.
Selon l'agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats se tiennent dans un mouchoir de poche.
Plus de 55 millions de personnes ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance. En 2020, quelque 160 millions d'Américains au total avaient voté.
G.Riotto--PV