Brésil: Lula se remet après son opération pour une hémorragie dans le crâne
L'état de santé du président brésilien Lula, 79 ans, est "stable" et il ne présente "aucune séquelle" après son opération en urgence pour une hémorragie dans le crâne, ont annoncé mardi ses médecins à moins de deux ans de la prochaine présidentielle.
L'intervention chirurgicale, qui a duré environ deux heures et s'est déroulée "sans complications", a permis le "drainage d'un hématome dû à un saignement au cerveau", a expliqué son médecin Roberto Kalil en conférence de presse.
Luiz Inacio Lula da Silva devrait sortir du prestigieux hôpital syro-libanais de Sao Paulo "la semaine prochaine".
Cette hémorragie est liée à l'accident domestique qu'il avait eu le 19 octobre.
Le président de gauche, revenu au pouvoir en 2023 et possible candidat à sa succession en 2026, s'était alors cogné l'arrière de la tête lors d'une chute dans les toilettes, qui l'avait obligé à une série d'examens et à annuler son déplacement en Russie pour le sommet des Brics.
Lula s'est rendu lundi soir dans l'unité de Brasilia de l'hôpital syro-libanais "pour réaliser une imagerie après avoir senti un mal de tête. La résonance magnétique a montré une hémorragie intracrânienne", a indiqué l'établissement.
Il a ensuite été "transféré à l'unité de Sao Paulo de l'hôpital syro-libanais", à environ 900 km au sud-est de Brasilia, où il a été opéré.
Le président brésilien "n'a aucune séquelle, aucune altération de ses mouvements", a rapporté le docteur Kalil. "Il est stable, parle normalement et s'alimente", a-t-il ajouté.
"Le saignement a eu lieu entre le cerveau et la membrane dure-mère (qui l'entoure, ndlr). Il a comprimé le cerveau", a décrit le neurochirurgien Marcos Stavale lors de la même conférence.
L'hématome causé par le saignement "a été retiré, le cerveau s'est décomprimé et les fonctions neurologiques ont été préservées", a-t-il poursuivi.
Selon le neurologue Rogerio Tuma, autre membre de l'équipe médicale, "ce type de complication est courant" dans ce genre de cas, "surtout chez les personnes âgées".
- "C'était grave" -
Après son accident dans sa résidence officielle, qui s'était soldé par plusieurs points de suture, Lula avait qualifié de "grave" cette chute, au cours d'une conversation téléphonique diffusée sur les réseaux sociaux.
"Je vais bien, j'ai eu un accident mais c'est de ma faute. C'était grave mais ça n'a pas concerné d'endroit sensible", racontait Lula à Luiz Carlos Caetano, membre de son Parti des travailleurs, lors d'une discussion publiée sous la forme d'une vidéo par M. Caetano.
La présidence avait invoqué un "empêchement temporaire qui lui interdit de prendre l'avion sur de longues distances" pour justifier l'annulation de son déplacement au sommet des Brics, disant suivre un "conseil médical".
Il n'avait pas non plus participé à la conférence climat COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan.
Le président brésilien, qui aime dire qu'il veut "vivre jusqu'à 120 ans", a eu après son accident un emploi du temps très chargé. Il a notamment accueilli les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro le sommet du G20, forum des principales économies de la planète.
- "Prêt" pour 2026 -
Déjà au pouvoir de 2003 à 2010, Lula a battu le président d'extrême droite d'alors Jair Bolsonaro au second tour en octobre 2022, au terme d'une campagne à couteaux tirés.
De l'avis général, le champion historique de la gauche brésilienne se prépare déjà en vue d'une nouvelle candidature à l'élection présidentielle de 2026.
"Gouverner, ce n'est pas comme faire du sport. Ce n'est pas la jeunesse qui va résoudre les problèmes de gouvernance mais la compétence, la mentalité, la santé et les engagements du gouvernant", déclarait le président brésilien en novembre sur CNN.
Si "les partis (qui l'appuient, ndlr) estiment qu'il n'y a pas d'autre candidat pour affronter une personne d'extrême droite (...) évidemment je serai prêt pour le combat", mais "j'espère que ce ne sera pas nécessaire" et qu'il y aura une "grande rélève politique" au Brésil, affirmait-il.
Fin septembre 2023, Lula avait été opéré de la hanche avec succès. L'ancien ouvrier métallurgiste avait expliqué qu'il espérait que cette prothèse de hanche mettrait fin à des douleurs qui devenaient insupportables et le mettaient "de mauvaise humeur".
Atteint d'un cancer du larynx en 2011, il s'en était remis l'année suivante, après avoir subi des séances de radiothérapie et chimiothérapie qui l'avaient privé momentanément de son éternelle barbe.
A.Rispoli--PV