Le président sri-lankais en Inde pour sa première visite à l'étranger
Le président sri-lankais Anura Kumara Dissanayake s'est engagé lundi à renforcer les liens avec l'Inde, à l'occasion de son premier voyage à l'étranger en tant que chef d'Etat qui lui a valu d'être accueilli avec tous les égards par le Premier ministre Narendra Modi.
Les dirigeants de l'île réservent habituellement leur première rencontre officielle à l'Inde, puissance régionale rivale de la Chine.
M. Dissanayake, premier président de gauche du Sri Lanka, a déclaré que les liens entre les deux pays occupent une "place importante" dans la politique étrangère de son pays, ajoutant que M. Modi l'avait "assuré de son soutien total".
Pour sa part, M. Modi s'est dit "heureux" que M. Dissanayake ait réservé sa première visite à l'étranger à l'Inde.
A l'issue de leur rencontre, il a affirmé que cela "donnerait une nouvelle énergie et un nouvel élan" aux relations entre les deux pays".
New Delhi, qui s'inquiète de l'emprise croissante de Pékin au Sri Lanka, a réservé un accueil des plus chaleureux à M. Dissanayake en organisant un défilé de la garde d'honneur militaire au palais présidentiel.
New Delhi est un partenaire commercial essentiel pour Colombo - les exportations indiennes vers le Sri Lanka ont totalisé 4,1 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) contre 1,4 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros) dans l'autre sens - et encourage les projets d'infrastructure.
La Chine est cependant le principal bailleur de fonds du Sri Lanka.
Le Sri Lanka tente toujours de se remettre de la pire crise financière de son histoire, en 2022, quand les pénuries de biens de première nécessité se sont multipliées faute de devises étrangères pour financer leur importation.
Le petit pays de l'océan Indien avait dû faire défaut sur sa dette extérieure de 46 milliards de dollars (43,8 milliards d'euros).
- Renforcer la coopération économique -
"Nous avons été confrontés à une crise économique sans précédent il y a deux ans et l'Inde nous a énormément aidés à sortir de ce bourbier", a ajouté M. Dissanayake.
M. Dissanayake a rapporté avoir eu des "discussions productives" avec les ministres indiens des Finances et des Affaires étrangères, ainsi qu'avec le conseiller à la sécurité nationale Ajit Doval.
"Nos conversations ont porté sur le renforcement de la coopération économique entre l'Inde et le Sri Lanka, l'amélioration des opportunités d'investissement, la promotion de la sécurité régionale et l'avancement de secteurs clés tels que le tourisme et l'énergie", a déclaré M. Dissanayake dans un communiqué.
"Ces engagements réaffirment la volonté d'approfondir le partenariat entre nos deux nations".
L'île se trouve sur la route maritime la plus empruntée au monde, entre le Moyen-Orient et l'Asie de l'Est, ce qui lui donne une importance stratégique.
Quelques jours avant la visite de M. Dissanayake, Colombo a annoncé poursuivre le projet de port du groupe indien Adani au Sri Lanka malgré l'inculpation de son PDG aux Etats-Unis dans une affaire de corruption et des changements de son mode de financement.
Cette décision est intervenue après l'inculpation pour corruption du PDG du groupe éponyme, Gautam Adani, en novembre dernier.
Il lui est reproché d'avoir délibérément induit en erreur des investisseurs internationaux dans le cadre d'un système de corruption de plusieurs millions de dollars.
A la suite de l'inculpation de M. Adani, le conglomérat indien a annoncé avoir perdu près de 55 milliards de dollars (52,4 milliards d'euros) de capitalisation boursière.
Cette affaire a jeté à nouveau le trouble sur son empire, dont les activités s'étendent des mines de charbon et énergies renouvelables jusqu'aux ports et aéroports ainsi qu'aux médias.
F.M.Ferrentino--PV