Malgré l'espoir d'un cessez-le-feu, la violence se poursuit à Gaza
Malgré les espoirs grandissants d'un cessez-le-feu, la violence se poursuit dans la bande de Gaza, où 28 personnes ont été tuées au cours de la nuit et dimanche matin, selon la Défense civile du territoire palestinien ravagé par plus d'un an de guerre entre le Hamas et Israël.
Le mouvement islamiste Hamas et deux autres groupes palestiniens avaient laissé entendre samedi qu'un accord pour une trêve à Gaza était "plus proche que jamais".
Les combats ne faiblissent pas d'ici-là le long de la bande côtière palestinienne, touchée à plusieurs endroits en l'espace de quelques heures par des frappes aériennes de l'armée israélienne.
L'une d'entre elles a visé dans la nuit un bâtiment scolaire abritant des déplacés dans la ville de Gaza (nord). Elle a fait huit morts, dont quatre enfants, a indiqué à l'AFP la Défense civile.
"Une grosse explosion et des cris nous ont réveillés", a raconté l'un deux, Abou Ali al-Jamal, à l'AFP. "On a retrouvé des femmes et des enfants déchiquetés et des morceaux de chair partout."
"On ne sait pas où aller parce que nos maisons sont détruites et que même les écoles sont prises pour cible", a déploré une déplacée, Oumm Aref Ahel.
- "Vivre normalement" -
L'armée israélienne a affirmé avoir mené "une frappe ciblée contre des terroristes du Hamas qui opéraient" au sein de l'établissement "pour préparer des attaques terroristes contre les troupes israéliennes et l'Etat d'Israël".
"De multiples mesures avaient été prises en amont de la frappe afin de réduire le risque de toucher des civils", a-t-elle précisé, sans avoir commenté, dans l'immédiat, les autres déclarations de la Défense civile.
Selon cette dernière, une frappe visant le domicile d'une famille à Deir al-Balah (centre) a fait 13 autres victimes.
Enveloppés dans des couvertures, deux corps y reposaient sur le sol poussiéreux alors que des habitants fouillaient les décombres, au soleil levant, à la recherche d'éventuels survivants.
"On perd des proches tous les jours", a dit à l'AFP Naïm al-Ramlawi. "Je prie Dieu pour qu'une trêve ait lieu rapidement et qu'une solution soit trouvée pour qu'on puisse vivre normalement."
Les secouristes gazaouis ont également fait état de trois morts, "non identifiés", dans une frappe près de Rafah (sud), et de quatre autres dans la ville de Gaza dans une attaque de drone confirmée à l'AFP par une source de sécurité israélienne.
- Le pape persiste et signe -
Ces nouvelles violences ont poussé le pape François à condamner pour la deuxième fois en deux jours la "cruauté" des frappes contre Gaza, en dépit des protestations de la diplomatie israélienne, qui l'avait accusé la veille de faire "deux poids, deux mesures".
"C'est avec douleur que je pense à Gaza, à tant de cruauté, aux enfants mitraillés, aux bombardements d'écoles et d'hôpitaux", a-t-il dit à l'issue de la prière dominicale de l'Angélus.
Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls encore opérationnels dans la bande de Gaza, a affirmé dimanche que les générateurs alimentant son établissement avaient été touchés.
"L'armée essaye de viser le réservoir de carburant, ce qui fait courir un gros risque d'incendie", a dénoncé Hossam Abou Safia. Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a nié toute frappe en direction de l'hôpital.
La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.208 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien, dont 96 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.
Selon le dernier bilan dimanche des autorités sanitaires locales, 45.259 personnes, en majorité des civils, ont été tuées à Gaza dans la campagne militaire israélienne de représailles depuis le 7-Octobre, des données jugées fiables par l'ONU.
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A.Tucciarone--PV