Pallade Veneta - Amélie de Montchalin, une ministre "techno" et "bosseuse" aux Comptes publics

Amélie de Montchalin, une ministre "techno" et "bosseuse" aux Comptes publics


Amélie de Montchalin, une ministre "techno" et "bosseuse" aux Comptes publics
Amélie de Montchalin, une ministre "techno" et "bosseuse" aux Comptes publics / Photo: Thomas COEX - AFP/Archives

Économiste de formation, Amélie de Montchalin revient au gouvernement deux ans et demi après son départ, au poste très exposé de ministre des Comptes publics, un quatrième maroquin depuis 2019, sous autant de Premiers ministres.

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Mme de Montchalin, 39 ans, est actuellement représentante permanente de la France auprès de l'OCDE, poste auquel cette macroniste de la première heure avait été placée à la suite de sa défaite aux élections législatives de 2022, dans l'Essonne, face au socialiste Jérôme Guedj, et de sa démission du gouvernement.

Décrite comme "techno pur jus, soldat en mission" par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l'Essonne, comme la "fille qui n'est pas la plus fun de la planète" mais qui est "directe, solide et bosseuse", Mme de Montchalin, elle a été d'abord secrétaire d'État aux Affaires européennes sous Edouard Philippe.

C'est comme ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, sous Jean Castex, qu'elle a exercé son plus long poste au sortir du premier confinement, avant d'être nommée en mai 2022 ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sous Elisabeth Borne, et de devoir démissionner deux mois plus tard.

"C'est quelqu'un de très brillant, qui comprend très vite", et s'est "pas mal adaptée à un métier qu'elle ne connaissait pas", disait d'elle en 2022 le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) Philippe Laurent, qui avait rencontré la ministre sur des sujets territoriaux lors du premier quinquennat Macron.

Mme de Montchalin affiche un parcours prestigieux: études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l'assurance (Axa) avant de devenir députée de l'Essonne en 2017, dans la foulée de la première élection d'Emmanuel Macron.

- Autorité et dialogue -

Avant de rejoindre En Marche! fin 2016, Amélie de Montchalin avait cheminé - sans s'encarter - à droite: d'abord lors d'un stage de deux mois comme assistante de Valérie Pécresse en 2007 puis en envoyant des notes à Alain Juppé, candidat en 2016 à la primaire de la droite.

Au Palais Bourbon, elle était devenue cheffe de file des députés En Marche! à la commission des Finances puis numéro deux du groupe parlementaire.

Une spécialité budgétaire qui lui permettra d'être dans le bain ces prochaines semaines, lorsqu'il lui faudra, avec son tout nouveau ministre de tutelle Éric Lombard, venu de la Caisse des dépôts (CDC), essayer de faire passer le budget 2025 auprès d'oppositions sur la défensive, voire prêtes à censurer de nouveau le gouvernement.

Une source syndicale évoquait son "autorité naturelle" quand elle était à la Fonction publique. D'autres interlocuteurs soulignaient à la même époque, à l'inverse, sa capacité à dialoguer. Et certains au sein de l'administration allaient jusqu'à se dire "impressionnés" par sa capacité à faire aboutir ses projets.

Lorsqu'elle était à la Fonction publique, Mme de Montchalin n'hésitait pas à se déplacer en personne pour emporter l'adhésion et à assurer une forte présence médiatique.

Elle aura peut-être moins l'occasion de le faire à Bercy sous la houlette du ministre de l'Economie et des Finances, mais devra en tout cas réussir à convaincre dans ses nouvelles fonctions aux Comptes publics, à un moment périlleux pour le pays, qui fait face à un déficit et une dette colossaux.

A.Graziadei--PV