Pallade Veneta - Automobile: la promesse de taxes américaines punitives déroute partenaires commerciaux et constructeurs

Automobile: la promesse de taxes américaines punitives déroute partenaires commerciaux et constructeurs


Automobile: la promesse de taxes américaines punitives déroute partenaires commerciaux et constructeurs

La volonté du président Trump d'imposer dès la semaine prochaine des taxes punitives sur les voitures importées aux Etats-Unis suscite jeudi la stupeur de ses partenaires commerciaux et percute les perspectives de tout le secteur.

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Donald Trump a annoncé qu'il imposerait à partir du 3 avril (04H01 GMT) 25% de droits de douane additionnels non seulement sur les voitures fabriquées en dehors des Etats-Unis, mais aussi sur les pièces détachées qui composent les véhicules assemblés sur le sol américain.

Cette perspective a déclenché une cascade de réactions.

Foudroyée, la fédération des constructeurs automobiles allemands, gros pourvoyeurs de luxueuses berlines pour le marché américain, a évoqué un ""un signal fatal pour le libre-échange".

Berlin a appelé l'Union européenne à une réaction "ferme". Et Paris, par la voix du président Emmanuel Macron, "espère (...) que le président Trump pourra revenir sur cette décision".

Pour Tokyo, "toutes les options sont sur la table" désormais.

Le Premier ministre canadien Mark Carney a dénoncé "une attaque directe". Et le Mexique a dit chercher "un traitement préférentiel" pour éviter un tel couperet.

"Nous allons faire payer les pays qui font des affaires dans notre pays et prennent notre richesse", a justifié le président américain, nouvelle illustration de son maniement punitif des droits de douane depuis son investiture fin janvier.

- Constructeurs américains aussi touchés -

L'annonce a provoqué le recul des actions des constructeurs et équipementiers automobiles d'un bout à l'autre de la planète.

Les entreprises américaines sont aussi concernées, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.

A l'ouverture de Wall Street, General Motors a ainsi chuté de près de 8%. Ford a lâché de son côté 1,71%, tandis que Stellantis a reculé de 3,60%.

Dans un communiqué commun, ces constructeurs ont affirmé qu'il était "crucial" que les droits de douane ne fassent pas "monter les prix pour les consommateurs", et plaidé pour la "compétitivité" de la production automobile "nord-américaine", intégrant donc Canada et Mexique.

Même Elon Musk, proche allié de Donald Trump et patron de Tesla, craint d'y laisser des plumes. Les nouveaux droits de douane auront un effet "non négligeable" sur le coût de production des Tesla, via les pièces détachées importées, selon lui.

Cette nouvelle taxe sur un produit grand public marque une nouvelle escalade dans la guerre commerciale menée par Donald Trump contre les principaux partenaires des Etats-Unis, avec les droits de douane comme arme principale.

Il a notamment déjà imposé 25% de taxes sur l'acier et l'aluminium importés. Il a aussi annoncé, en reportant largement leur application, des droits de douane de 25% sur tous les biens en provenance du Mexique et du Canada.

Il a également singulièrement relevé les droits de douane sur les produits chinois. L'Europe, qu'il a accusée d'avoir été "conçue pour entuber les Etats-Unis", est aussi dans le collimateur.

- UE et Canada menacés -

La prochaine étape de cette offensive est prévue mercredi 2 avril, que Donald Trump appelle le "Jour de la libération". Le président américain devrait alors détailler son plan concernant ce qu'il appelle les "droits de douane réciproques", qui concerneront potentiellement l'ensemble des produits importés aux Etats-Unis.

"Ils nous taxent, on les taxe" au même niveau, a déjà esquissé le chef de l'Etat.

Donald Trump a également menacé Bruxelles et Ottawa de droits de douane encore alourdis s'il leur venait l'idée de coordonner leur riposte.

"Si l'Union européenne travaille avec le Canada pour nuire économiquement aux États-Unis, des droits de douane à grande échelle, bien plus importants que ceux actuellement prévus, leur seront imposés", a-t-il écrit jeudi sur son réseau Truth Social.

Fidèle à son approche transactionnelle des relations internationales, Donald Trump a par ailleurs suggéré mercredi à la Chine des ristournes sur les taxes, si un accord était trouvé pour la cession des activités américaines de ByteDance, maison mère chinoise du réseau social TikTok, menacé d'interdiction aux Etats-Unis.

Pékin y a opposé jeudi une fin de non-recevoir.

"Concernant la question de TikTok, la Chine a exprimé sa position à plusieurs reprises. La position de la Chine contre l'imposition de droits de douane supplémentaires est également cohérente et claire", a taclé Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

A.Rispoli--PV

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