Air France-KLM: perte nette de 3,3 milliards d'euros en 2021, réduite de moitié en un an
Air France-KLM a subi une nouvelle perte nette massive de 3,3 milliards d'euros en 2021, réduite de moitié par rapport à l'exercice précédent, et le groupe aérien s'est dit jeudi "optimiste pour l'avenir" après un quatrième trimestre meilleur qu'attendu.
L'entreprise franco-néerlandaise a vu son chiffre d'affaires bondir de 29% sur un an à 14,3 milliards d'euros, à comparer aux 27,2 milliards de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19 qui a ravagé le secteur aérien.
Toutefois, à la faveur de la réouverture des frontières au Canada puis aux Etats-Unis, les compagnies du groupe ont vu leurs rentables liaisons long-courrier reprendre de la vigueur au quatrième trimestre.
Les trois derniers mois de l'année ont même "représenté un tournant pour Air France-KLM", a affirmé le directeur général du groupe, Benjamin Smith, cité dans un communiqué.
En effet, "pour la première fois depuis le début de la pandémie, le groupe a publié des résultats meilleurs qu'avant le Covid, avec un résultat opérationnel positif" au dernier trimestre (178 millions d'euros), a-t-il ajouté.
Malgré un retour des restrictions de déplacement fin 2021 en raison du variant Omicron très contagieux, "la performance globale reflète aussi bien la demande latente pour les voyages et le résultat de nos efforts de transformation", a encore jugé M. Smith.
"La crise n'est pas encore terminée, mais cela nous rend optimiste pour l'avenir", a assuré le dirigeant.
En attendant, Air France-KLM, toujours très endetté (8,2 milliards d'euros fin 2021), s'est dit prêt à lancer une nouvelle opération de recapitalisation, la seconde après celle d'avril 2021, afin de continuer à rééquilibrer ses comptes.
Comme l'année dernière, le montant de cette recapitalisation pourrait atteindre jusqu'à 4 milliards d'euros.
Parmi les pistes envisagées figure une nouvelle augmentation de capital pour laquelle les actionnaires actuels, dont l'Etat français qui détient 28,6% des parts, seraient prioritaires.
L'Etat français et l'Etat néerlandais pourraient participer à cette opération "au prorata" de leurs participations actuelles, et "à travers une compensation partielle des aides" qu'ils ont consenties, selon Air France-KLM.
Lors de la première opération de recapitalisation, l'Etat français avait converti en quasi-fonds propres 3 milliards d'euros de prêts et participé à une augmentation de capital d'un milliard d'euros.
Pour cette nouvelle opération de renforcement de sa structure financière, Air France-KLM évoque aussi l'émission "d'obligations perpétuelles" pour "accélérer le remboursement des aides d'Etat" qui lui ont permis de survivre au début de la crise.
Ces aides ont en effet été assorties de conditions par la Commission européenne, notamment la cession de précieux créneaux aéroportuaires à Paris-Orly pour Air France.
Elles limitent aussi la capacité du groupe à effectuer des acquisitions, au moment où se profile une recomposition du secteur aérien: nombre d'acteurs sortent très affaiblis de la crise sanitaire.
Cette nouvelle étape de recapitalisation, dont le principe était acquis depuis l'assemblée générale des actionnaires de mai 2021, vise à parvenir d'ici à 2023 à l'objectif d'une dette nette revenue au double de l'excédent brut d'exploitation.
Ce ratio est un indicateur scruté par les investisseurs car il traduit la capacité de l'entreprise à honorer ses créances.
A.Rispoli--PV