Pallade Veneta - La triple épidémie n'est pas terminée, les mesures anti-Covid, si

La triple épidémie n'est pas terminée, les mesures anti-Covid, si


La triple épidémie n'est pas terminée, les mesures anti-Covid, si
La triple épidémie n'est pas terminée, les mesures anti-Covid, si / Photo: LOIC VENANCE - AFP/Archives

La France n'en a pas encore fini avec la "triple épidémie" qui a mis son système de santé sous tension, alors que les principales mesures sanitaires de lutte contre le Covid prennent fin ce mercredi, ce qui inquiète certains experts.

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Après quatre semaines consécutives de baisse, l'épidémie de grippe est repartie à la hausse la semaine dernière. Au total, dix régions sur treize sont toujours en épidémie, mais les indicateurs demeurent "à un niveau d’intensité faible en ville et à l'hôpital", a indiqué mercredi Santé publique France.

La semaine dernière, le taux de positivité pour grippe était en nette augmentation (+13 points) en ville, avec "une progression de la part des virus de type B/Victoria, devenus majoritaires", souligne l'agence sanitaire.

"Or ce virus peut tout à fait réinfecter des personnes qui ont déjà eu des grippes de type A", explique à l'AFP Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches.

L'épidémie de grippe saisonnière a commencé tôt cette saison et s'est ajoutée à une flambée de bronchiolite particulièrement intense chez les bébés, ainsi qu'à une vague de Covid.

La semaine dernière, la bronchiolite, en déclin depuis fin décembre, a poursuivi son recul sur la plus grande partie du territoire. Sur le front du Covid, la décrue semble aussi se confirmer. La semaine dernière, tous les indicateurs étaient en baisse dans l'ensemble des régions.

- Un système meurtri -

"Etonné" de l'absence de reprise épidémique en janvier, Benjamin Davido explique cette bonne nouvelle par le fait que la population, qui a enduré coup sur coup une 8e et une 9e vague, est globalement bien immunisée. "La question est maintenant de savoir si cette immunité va tenir avec l'arrivée possible de nouveaux variants", lâche-t-il.

"Actuellement, la situation est particulièrement favorable après une période très difficile fin décembre, qui était le mois de tous les dangers", commente auprès de l'AFP l'épidémiologiste Mahmoud Zureik.

"On peut penser que la bronchiolite est bel et bien derrière nous; en revanche il est déjà arrivé dans le passé que la grippe connaisse un rebond après une décrue", met-il en garde. Quant au Covid, "il a toujours réussi à nous surprendre".

Quoiqu'il en soit, le système de santé reste meurtri. Après des mois de pandémie et cette triple épidémie, "il encaisse des difficultés qui semblent de plus en plus difficiles à supporter", estime le Pr Zureik, tablant sur une poursuite inexorable de la "dégradation de la qualité des soins".

Et, le bilan humain de cette triple épidémie n'est pas encore connu.

- Profiter de l'accalmie -

Pour la suite, les médecins s'inquiètent d'un relâchement des principales mesures. A compter de ce mercredi, l'isolement systématique des cas positifs et la réalisation d'un test au bout de deux jours pour leurs contacts, tombés en désuétude sur fond de chutes des cas, ne seront plus requis.

Le suivi des cas contacts, via le service "contact Covid" géré par l'Assurance maladie, va aussi cesser.

Désormais, les autorités se contentent de recommander fortement aux personnes testées positives au Covid-19 et aux personnes exposées au virus, de respecter les gestes barrières, se faire tester et éviter le contact avec les personnes fragiles.

"C'est quand même léger de ne pas imposer le port du masque à une personne positive", regrette Mahmoud Zureik. "Ce serait par ailleurs le bon moment pour mener des politiques de fond sur la ventilation, l’aération, la vaccination et les gestes barrières dans les lieux clos et malheureusement ce n'est pas le cas".

La décrue épidémique, qui pourrait ne pas durer, est l'occasion de prévenir l'arrivée de futurs virus, estime aussi Benjamin Davido.

"La meilleure période pour organiser des campagnes de vaccination, c'est lors d'une accalmie", souligne l'infectiologue. "Il faudrait mettre à profit l'avance qu'on semble avoir en janvier sur le virus du Covid pour insister sur l'opportunité d'un rappel avec un vaccin mis à jour".

Il y a dix jours, les autorités sanitaires ont annoncé une prolongation jusqu'au 28 février de la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière. En complément de cette vaccination, la campagne de rappel contre le Covid demeure ouverte à tous.

H.Ercolani--PV