Variole du singe: la Haute autorité de santé recommande de vacciner les cas contacts
Face aux cas de variole du singe, désormais trois confirmés en France, la Haute autorité de Santé a recommandé mardi de vacciner les adultes, y compris des professionnels de santé, ayant eu un contact à risque avec un malade.
Alors que les contaminations entre humains par ce virus augmentent dans plusieurs pays, notamment européens, sans lien avec un voyage en Afrique, la HAS préconise une stratégie de vaccination "réactive", après exposition à un cas confirmé, pour "les adultes contacts à risque élevé de variole du singe".
Cela inclut les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle, selon l'avis rendu public.
Cette stratégie "paraît pertinente au regard des délais d’incubation de la maladie et de la stratégie vaccinale adoptée dans les autres pays européens", écrit la HAS.
La durée d’incubation de la variole du singe est le plus souvent comprise entre 6 et 16 jours, pouvant aller de 5 à 21 jours.
Cette vaccination doit se faire avec le vaccin contre la variole "de 3e génération uniquement (au vu de son profil de tolérance, meilleur que celui des vaccins de 1ère et 2e génération et de son efficacité)".
Les vaccins de 1ère et de 2e génération ne sont plus utilisés pour la population générale depuis 1984, du fait de l'éradication de la variole.
Un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif c’est-à-dire ne se répliquant pas dans l'organisme humain), Imvanex du laboratoire Bavarian Nordic, est autorisé en Europe depuis juillet 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes.
Il dispose également d’une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis, sous le nom de Jynneos, pour la prévention de la variole et de la variole du singe.
La HAS recommande d'administrer ce vaccin "idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours".
Ces préconisations entrent dans une réponse plus globale "incluant notamment la mise à disposition de traitements antiviraux non évalués par la HAS mais disposant d'une autorisation de mise sur le marché" pour la variole du singe, notamment pour des enfants pour lesquels le vaccin n'est pas autorisé.
Au-delà des mesures renforcées d'identification et de suivi des cas et de la vaccination dans certains cas, la HAS juge que "dans le contexte épidémique actuel, il est primordial d'adopter des mesures de prévention et de protection personnelles".
A.Rispoli--PV