Résidus de pesticides dans l'eau courante: BASF "rassurant" sur le "risque sanitaire"
Le géant allemand de la chimie BASF a assuré mercredi que les résidus d'un pesticide retrouvé dans l'eau du robinet de plusieurs communes des Hauts-de-France, dont certaines placées sous surveillance par les autorités, ne présentaient pas de danger pour la santé.
"BASF entend les interrogations des consommateurs mais se veut rassurant par rapport au risque sanitaire", compte tenu d'une "évaluation rassurante" réalisée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en 2007, a déclaré à l'AFP Jean-Marc Petat, le directeur agriculture durable et communication du groupe en France.
"En parallèle de cette évaluation", "nous suivons de très près le cycle de vie de nos substances actives, en lien avec les autorités, avec une équipe d’experts dédiés notamment sur le terrain", a-t-il ajouté.
La chloridazone est un herbicide utilisé pour le désherbage des betteraves jusqu'en 2020, que BASF a découvert en 1960. La molécule est tombée dans le domaine publique "dans les années 2000" et a depuis "été produite par de nombreux génériqueurs en plus de BASF", a précisé M. Petat.
L’Agence régionale de santé des Hauts-de-France a annoncé le 15 septembre avoir placé sous surveillance renforcée 45 communes de la région --13.500 habitants-- dont les taux en métabolites de chloridazone (un sous-produit résiduel de la chloridazone) dans l'eau potable sont particulièrement élevés.
L'eau du robinet sera analysée "tous les 15 jours jusqu'à la fin septembre". En fonction des résultats, l'ARS pourrait recommander aux préfectures "des restrictions de la consommation de l'eau du robinet", avait-elle précisé.
Soixante autres municipalités, aux taux un peu moins élevés, seront placées sous surveillance renforcée à l'automne.
Pour l'ARS, ces contrôles répondent à un "principe de précaution".
"En France, nous sommes extrêmement prudents. C'est la première fois que nous prenons autant de mesures pour une métabolite que l'on ne connaît pas", avait insisté Thomas Campeaux, le préfet de l'Aisne, département principalement touché.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a été chargée de fixer une valeur maximale de concentration en métabolites de chloridazone, pour remplacer les 3μg/L fixés de manière transitoire par le gouvernement.
Le produit n'est plus homologué depuis le 31 décembre 2019 mais les stocks pouvaient encore être écoulés jusqu'en mai 2020, a expliqué M. Petat.
BASF a arrêté la production de chloridazone en 2017. Le groupe n'a ensuite "pas désiré déposer un nouveau dossier d’homologation au niveau européen", sa rentabilité étant jugée insuffisante, a-t-il ajouté.
A.Saggese--PV