Pallade Veneta - Ski alpin: Marcel Hirscher, un grand retour et quelques doutes

Ski alpin: Marcel Hirscher, un grand retour et quelques doutes


Ski alpin: Marcel Hirscher, un grand retour et quelques doutes
Ski alpin: Marcel Hirscher, un grand retour et quelques doutes / Photo: Robin Utrecht - ANP/AFP

La superstar du ski Marcel Hirscher devrait sortir dimanche de sa retraite sportive en prenant le départ du géant d'ouverture de la Coupe du monde à Sölden (Autriche), un grand retour qui agite le petit monde du ski même si des interrogations demeurent concernant l'état de forme du skieur.

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L'Autrichien, considéré par beaucoup comme le meilleur skieur de l'Histoire avec ses huit gros globes de cristal (un record) et ses 67 victoires en Coupe du monde, avait annoncé à la surprise générale en avril son retour à la compétition cinq ans après sa retraite, cette fois "pour le plaisir" et sous les couleurs des Pays-Bas, le pays de sa mère.

"Le week-end prochain marque traditionnellement le début de la saison de Coupe du monde de ski alpin avec le slalom géant de Sölden. Pour TeamNLsnow, ce week-end sera marqué par un événement historique, puisque Marcel Hirscher fera ses débuts sous le drapeau néerlandais", a indiqué dans une communiqué la Fédération néerlandaise. "Nous souhaitons bonne chance à Marcel!"

La Fédération précise quand même que le skieur prendra le départ seulement "s'il est suffisamment en forme" : "en raison d'une maladie survenue ces dernières semaines, la décision de participer ou non à la compétition sera prise à la dernière minute."

Hirscher, désormais 35 ans, n'a plus accroché de dossards depuis 2019 et n'a pas démontré depuis qu'il avait retrouvé son niveau sur les skis.

Il s'est certes entraîné en Nouvelle-Zélande cet été mais est rentré plus tôt que prévu en Europe, sans s'aligner sur la compétition continentale qu'il avait initialement cochée. Dans le même temps, certains médias spécialisés ont rapporté qu'il avait semblé très loin du top niveau mondial lors des entraînements.

- "Quatre secondes à rattraper" -

A la télévision autrichienne début octobre, Marcel Hirscher a répété que son "souhait" était de participer dimanche au géant de Sölden. Mais "tant que je ne me sentirai pas à peu près prêt pour (mon retour), je ne le ferai pas", avait-il nuancé.

"Actuellement, (viser) une place dans le top 15 ne serait pas réaliste", avait-il admis. "Il y a encore quatre secondes à rattraper" pour rivaliser. Un gouffre en ski.

Problème de matériel, lui qui a rejoint les Pays-Bas officiellement pour ne pas faire d'ombre à la relève autrichienne mais dont le changement de nationalité lui permet aussi de courir avec sa propre marque de skis (Van Deer, soutenue par Red Bull)?

Simple manque de forme et maladie pour le spécialiste des épreuves techniques (géant, slalom) qui avait raccroché les spatules encore jeune, las des exigences du haut niveau et de la pression physique?

Pour l'instant, Hirscher ne communique pas plus et s'entraîne sur les glaciers autour de Sölden.

"Ces jours-ci, le ski est de plus en plus agréable, surtout en retrouvant de vieux amis dans la montagne", a écrit la semaine dernière le skieur sur Instagram, en partageant une photo de lui tout sourire sur la piste.

- "Wild card" critiquée -

En tant que multiple champion olympique (2 fois) et du monde (5 fois en individuel) et multiple vainqueur de la Coupe du monde (8), Hirscher bénéficie pour son retour d'une "wild card" (invitation) qui lui assure un dossard correct sans s'inquiéter de son classement mondial qui régit normalement l'ordre de départ des coureurs et donc les conditions de la piste au moment de leur passage.

Cette invitation - une nouveauté introduite cette saison par la Fédération internationale de ski (FIS) - lui permet ainsi de faire son retour directement en Coupe du monde sans avoir à marquer de points sur des compétitions continentales au préalable.

De quoi faire grincer des dents. Car si tout le monde s'accorde à dire que le retour de Hirscher est une excellente nouvelle pour l'attractivité du sport, certains estiment que le passe droit qui lui est accordé est injuste quand d'autres athlètes doivent se battre toute l'année pour conserver un dossard correct.

"La FIS souligne toujours que le fair-play doit être au centre de chaque règle, a par exemple réagi auprès du média suisse Blick le skieur suisse Justin Murisier. Mais pour Marcel Hirscher, on ajoute une règle qui n'est définitivement pas équitable."

A.Fallone--PV