NBA: réussite et maturité, Zaccharie Risacher prend son envol avec les Hawks
Loué pour sa maturité malgré ses 19 ans, le Français Zaccharie Risacher a joué et marqué ses premiers points en NBA mercredi avec Atlanta, après avoir pris ses marques avec les Hawks ces dernières semaines.
Un signe de la main du coach aux lunettes rouge Quin Snyder pour entrer en jeu; le ballon reçu de Trae Young, l'un des meilleurs passeurs NBA; un tir à trois points dégainé de la main droite qui rentre dans le panier, sous les acclamations du public.
Ce qui pourrait être le rêve de tout apprenti basketteur, Zaccharie Risacher l'a vécu mercredi soir pour ses premiers points NBA, avec le maillot rouge et or des Atlanta Hawks, pour un succès face à Brooklyn (120-116).
Même si la suite s'est avérée plus difficile, avec de nombreux tirs manqués, Risacher a franchi une première étape, lui qui affiche simplicité et décontraction malgré la pression d'avoir été choisi en N.1 de la draft au mois de juin.
"C'était bien, naturel, je n'ai pas forcé", a apprécié l'arrière-ailier, auteur de 7 points en 19 minutes.
- "Confiance" -
Depuis quelques semaines, le jeune Français a débuté une nouvelle vie, loué un appartement près du centre-ville, "je ne voulais pas une maison excentrée, je voulais être proche des gens, découvrir mon environnement", et conquis sa nouvelle ville par sa rapidité d'adaptation.
"Depuis sa draft on a vraiment pu constater ses progrès en anglais, sa confiance qui grandit, sa personnalité qui s'affirme", explique Lauren Williams, reporter dédiée aux Hawks du quotidien Atlanta Journal-Constitution.
Dans le vestiaire, Risacher peut s'appuyer sur deux francophones, le Sénégalais Mouhamed Gueye et le Suisse Clint Capela, qui le pousse à se lancer en anglais, en menant les cris d'équipe par exemple.
"C'est aussi un gars très marrant", pouffe le pivot suisse, qui raconte que quand des oiseaux ont souillé la voiture neuve du Français, celui-ci a pris son temps pour la nettoyer malgré les injonctions de son aîné.
Risacher, ancien joueur de Bourg-en-Bresse, a quitté le cocon familial de la région lyonnaise, passé son permis américain, embauché une cheffe cuisinière, et emmené avec lui son entraîneur personnel de longue date Anthony Brossard, pour "maintenir son exigence et son expertise".
"L'équipe m'aide aussi beaucoup. Je suis très reconnaissant de ça. J'ai l'impression qu'au fur et à mesure j'arrive à progresser. Le plus important, c'est de travailler avec ses coéquipiers, c'est d'oser poser des questions", a-t-il expliqué à l'AFP mardi après une fin d'entraînement rythmée par les sons du rappeur YoungBoy Never Broke Again.
- "Joli shoot" -
Mercredi, ses parents Sandrine et Stéphane, ancien international tricolore aux 123 sélections, ont assisté au premier match, et reviendront régulièrement en visite.
"Il nous épate, il est en confiance et il nous met en confiance. On est fiers de lui et sereins", explique sa mère.
"Il a toujours été passionné, avec la soif d'apprendre, de bien faire les choses, en étant à l'écoute, toujours avec cette notion de vouloir comprendre comment on fait, avec un côté obsessionnel. En U11 il avait manqué un lay-up main gauche, avant l'entraînement suivant il a fait 1h30 de départs et lay-ups main gauche", enchaîne son père, animateur des entraînements dans le jardin familial pour Zaccharie et sa soeur cadette Aïnhora (joueuse à l'Asvel).
Né un ballon en main, Risacher, qui ne croit pas avoir été prédestiné, a été choisi en N.1 de la draft, comme Victor Wembanyama un an plus tôt.
"Pour moi il n'y a aucune comparaison qui peut être faite avec Victor, c'est un joueur unique, je suis juste admiratif de ce qu'il fait", coupe-t-il.
S'il suscite des attentes moindres que le phénomène des San Antonio Spurs, d'un an plus âgé, quelques maillots floqués du N.10 du Français déambulent mercredi dans la State Farm Arena d'Atlanta, entre le match et le show de la mi-temps du rappeur Gucci Mane.
"Je l'ai acheté tout de suite après la draft. Et Zaccharie a montré de belles promesses en pré-saison, il défend bien, il dunke, j'ai confiance en lui pour la suite", explique Conor Winters, un enthousiaste supporter âgé de 30 ans.
"Il a un très joli shoot, abonde la star des Hawks Trae Young. Il faut continuer à lui passer le ballon, il va marquer de nombreux paniers pour nous et nous rendre meilleurs."
Et ce dès vendredi face à Charlotte, pour le deuxième match NBA de sa jeune carrière.
S.Urciuoli--PV