Pallade Veneta - Ardèche: reprise du feu, un suspect placé en garde à vue a reconnu les faits

Ardèche: reprise du feu, un suspect placé en garde à vue a reconnu les faits


Ardèche: reprise du feu, un suspect placé en garde à vue a reconnu les faits
Ardèche: reprise du feu, un suspect placé en garde à vue a reconnu les faits / Photo: JEAN-PHILIPPE KSIAZEK - AFP

L'incendie qui a ravagé 1.200 hectares en Ardèche a repris jeudi après-midi, tandis qu'un homme de 44 ans a avoué avoir provoqué plusieurs départs de feu.

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"On a eu une reprise de feu cet après-midi (jeudi) du côté de Lussas avec les vents du sud qui ont tourné", a indiqué à l'AFP Jean-Philippe Ladet, commandant des opérations de secours du SDIS, en évoquant un "petit panache".

Trois groupes de sapeurs-pompiers "sont sur le coup, la zone étant difficile d'accès", a-t-il précisé.

Confrontés à plusieurs départs de feux simultanés dans un rayon géographique réduit, les autorités ont très vite évoqué un acte pyromane.

L'homme "qui présentait un taux d'alcool significatif lors de son interpellation" est passé aux aveux après avoir été "confronté aux nombreux témoignages recueillis par les enquêteurs" établissant sa présence et celle de sa voiture sur le départ des feux, selon un communiqué du parquet de Privas qui dénombre au total 12 départs de feu.

Le suspect "a reconnu les faits qui lui sont reprochés" et sera présenté vendredi devant le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Privas, selon la même source.

"Des auditions plus précises vont venir dessiner le contour de sa responsabilité sur l’ensemble des départs de feu", a précisé la procureure de Privas Cécile Deprade.

Le Président du département d’Ardèche, Olivier Amrane, a déploré jeudi des dégâts "d'une ampleur sans précédent en Ardèche" et appelé à des sanctions exemplaires.

“Les pyromanes sont des criminels qui menacent la sécurité des personnes et portent atteinte à notre patrimoine”, dit-il dans un communiqué en annonçant avoir déposé une plainte.

La grande sècheresse et le vent ont favorisé les départs de feu dans plusieurs départements ces derniers jours, certains criminels, d'autres accidentels.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence où un incendie a parcouru 300 hectares sur la commune de Rougon, sur les hauteurs du Parc naturel régional du Verdon, la situation se stabilise.

Le feu ne progresse plus grâce au travail des 200 pompiers sur place renforcés jeudi en début d’après-midi par des détachements héliportés du Var et des Alpes-Maritimes appuyés par trois hélicoptères dont deux bombardiers d’eau, selon la préfecture.

Les vacanciers qui avaient été préventivement évacués du camping Huttopia à Castellane vont pouvoir retourner sur place compte tenu d'une "évolution favorable", selon la même source.

- Feu fixé dans l'Hérault -

Mercredi, près de Montpellier, un incendie ayant brûlé 800 hectares de végétation a pu être maîtrisé, sans faire de victime ni brûler d'habitation.

Ces nouveaux feux interviennent juste après les deux incendies "hors norme" qui ont ravagé pendant douze jours près de 21.000 hectares de forêts en Gironde et entraîné l'évacuation de quelque 36.000 personnes.

Dans ce département, quelque 500 pompiers étaient encore sur place mercredi pour traiter "les lisières et les points chauds", probablement encore pendant des semaines, a indiqué à l'AFP Thomas Couturier, porte-parole des pompiers.

L'un des sites symboles du département, la dune du Pilat, a pu rouvrir mercredi, "dans des conditions sécurisées et avec des cheminements guidés".

Sur le plan judiciaire, "une enquête a été ouverte sur une hypothèse criminelle" concernant le feu de Gignac, a indiqué le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent.

Toujours dans l'Hérault, une autre enquête pour "dégradations volontaires par incendie" a débouché sur la garde à vue d'un sapeur-pompier volontaire mercredi.

Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est cet été, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet.

En Ardèche, des rafales de vent dépassant les 70 km/h" et "la sécheresse depuis plusieurs mois" ont nourri l'incendie qui n'a pas fait de victimes et n'a pas touché d'habitations, selon le commandement local des opérations de secours.

- "On l'a échappé belle" -

"Je suis soulagée, on se dit qu'on l'a échappé belle, et en même temps un peu inquiète", a réagi la maire de Lussas, Claude Moncomble, qui n'a "jamais connu un feu aussi énorme".

"Je suis complètement choqué, traumatisé même. Il y avait le feu au sud, le feu au nord...", a aussi témoigné Michel, retraité de 68 ans à Darbres, commune voisine.

"On n'a pas arrêté..." de 09H00 à 15H00, soufflait encore mercredi soir Romain Charbonnier, 22 ans, pompier volontaire 1ère classe, non loin d'un arbre en flammes devant un paysage calciné où l'odeur de brûlé saisit les narines. Environ 350 personnes ont été évacuées de la petite commune touristique de Vogüé et de campings alentour.

Quelques 600 pompiers appuyés par des bombardiers d'eau (cinq Canadair et un avion Dash), ainsi qu'une centaine d'engins d'intervention et un hélicoptère de la sécurité civile ont été mobilisés.

Si les étés sont secs dans le sud, avec le réchauffement climatique, l'intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU. En France, le niveau de sécheresse a atteint un record avec 91 départements sur 96 obligés d'imposer de restrictions sur l'usage de l'eau.

L.Barone--PV